Comme à l’accoutumée, Ary-Claude Caro, président du syndicat des taxiteurs, ne mâche pas ses mots. “Aujourd’hui, c’est une manifestation d’avertissement, car nous nous battons pour la survie de notre profession et son avenir”. La menace viendrait de la Semittel, selon le taxiteur.
“La Semittel est une société d’Etat mixte de la Civis. Cette Sem bénéficie d’énormes avantages: ses bus sont financés par l’EPCI (Etablissement public de communauté intercommunale), elle a droit à la Dotation globale de décentralisation (DGD), elle profite des fonds du Versement de transport public (VTP)…”
Si ce soutien financier à une Sem qui a la Délégation de service public (DSP) est règlementaire, “elle place la Semittel en position de quasi monopole. La Sem a mis un troisième bus sur la ligne 21, c’est-à-dire entre la Rivière et Saint-Louis, en augmentant le nombre de rotation”.
“Le croisé Petite-Ile – mairie de l’Etang-Salé et les nouveaux mini-bus de la Semittel pour les scolaires et les personnes âgées, alors que les taxis faisaient aussi du transport scolaire, ne laissent plus que des miettes aux taxiteurs. Notre profession est en train de mourir”.
C’est pour ne pas disparaître que ces transporteurs manifestent depuis ce matin. Ils empêchent les bus de la Semittel d’accéder à la gare routière de Saint-Louis et occupent l’entrée de la Sem, à Saint-Pierre. Les bus fleuris ne circulent donc pas aujourd’hui.
“Nous demandons à rencontrer Michel Fontaine, président de la Civis. Nous avons alerté Claude Hoarau, maire de Saint-Louis. Nous sollicitons également l’ensemble des maires de la Civis sur ce dossier”.
Les taxiteurs ont prévu de rester en faction à la gare routière de Saint-Louis, et devant la Semittel, jusqu’à 18h00 ce soir. “Si aucune rencontre n’est programmée d’ici là, nous reviendrons au mois de janvier”, a dit Ary-Claude Caro du syndicat des taxiteurs.