La ministre Marylise Lebranchu a reçu cet après-midi, de sa propre initiative, les différentes organisations syndicales. Celles-ci ont eu un peu plus d’une demi-heure pour exposer leur revendications sur la situation de la fonction publique à la Réunion.
« Il y a une demande très très forte concernant la fonction publique territoriale sur une meilleure intégration des personnels, qui ont aujourd’hui des contrats très courts, répétés, constate la ministre de la Réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique. Les fonctionnaires espèrent que tout le monde sera titularisés je pense qu’il vaut mieux qu’on passe par des CDD et des CDI au départ pour continuer à investir dans les collectivités territoriales« , a ajouté Marylise Lebranchu.
Mutations : « Je ne bougerai qu’avec un accord national »
Autre doléances formulées par les différents syndicats (UNSA, CFDT, FSU, SAFPTR, Solidaires…), une augmentation des salaires dans la fonction publique. « Il faut se poser la question, avec les organisations syndicales, dans un budget très contraint à partir de 2014, de savoir si on privilégie une augmentation des catégories les moins payées (les catégories C) ou si on privilégie le point d’indice parce que c’est un symbole« , a répondu Marylise Lebranchu.
Les questions du renforcement des dispositifs de formations à la Réunion pour les territoriaux et la fonction publique d’Etat ont également été abordées, de même que celles des mutations. « Je l’ai déjà dit, un certain nombre de syndicats se sont insurgés contre tout assouplissement des règles pour les mutations, de la police par exemple. On peut bouger mais je ne bougerai qu’avec l’ensemble des organisations syndicales et qu’avec un accord national. Il n’en reste pas moins que les conditions matérielles et morales qui sont appelées pour les mutations sont différentes quand la famille est à la Réunion, que lorsque la famille est en Corrèze ou en Bretagne. J’espère qu’on sortira de cet écueil », a affirmé la ministre.
« Son sac lé vide« , constatent les syndicats
Globalement, les réponses formulées par la ministre n’ont pas satisfaits les syndicats, même si ceux-ci ont apprecié que le rendez-vous ait été organisé à l’initiative de Marylise Lebranchu.
« Son sac lé vide !« , explique simplement Johny Michel (Solidaires). « Elle nous a écouté, elle nous a répondu en synthèse, en nous disant parfois qu’elle devait se référer au conseil supérieur de la fonction publique avant de donner des réponses », résume Jean-Pierre Rivière, secrétaire départemental de la CFDT.
Jean-Pierre Lallemand, représentant du syndicat SAFPTR, est beaucoup plus remonté : « C’est extraordinaire de constater qu’un gouvernement vient expliquer qu’il n’y a rien pour vous. On vient nous dire qu’il n’y a pas d’argent. Comment se fait-il qu’en Guadeloupe il y a 80% de titulaires et à la Réunion 20% ? » lance-t-il.
Quant à Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU, elle constate des désaccords avec le gouvernement. « Quand on rappelle que le budget ne permet pas à tous les personnels en situation précaire d’accéder au statut de titulaire, on ne peut pas être d’accord. On est dans un budget contraint, on a compris. Face à des dossiers qui n’avancent pas, nous allons nous revoir (avec les autres syndicats, ndlr) et faire ce que nous faisons le mieux, c’est à dire descendre dans la rue« , conclut-elle.