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Les sept enjeux de la COP21

Que signifie un accord pour préserver la vie humaine sur Terre ? 1. A minima, l’accord doit être contraignant, c’est à dire associé à des systèmes sanctionnant les Etats qui ne le respecteraient pas. Certains pays préfèrent des systèmes d’incitation, qui serait totalement inefficace. 2. Les Etats devront s’engager sur des réductions de leurs émissions […]

Ecrit par Dr Bruno Bourgeon, président d'AID – le mardi 10 novembre 2015 à 14H20

Que signifie un accord pour préserver la vie humaine sur Terre ?

1. A minima, l’accord doit être contraignant, c’est à dire associé à des systèmes sanctionnant les Etats qui ne le respecteraient pas. Certains pays préfèrent des systèmes d’incitation, qui serait totalement inefficace.

2. Les Etats devront s’engager sur des réductions de leurs émissions de gaz à effet de serre qui permettent de limiter l’augmentation de la température moyenne de la terre à 2°C par rapport à 1850. 2°C est le seuil au-delà duquel nous risquons un emballement incontrôlable du dérèglement climatique. Ce seuil est déjà jugé très élevé par les Etats insulaires et les pays les plus concernés par la montée des eaux.

3. On aurait pu imaginer que l’ONU impose des réductions à chaque pays en fonction de sa population, de sa richesse et du niveau d’émissions déjà atteint etc. Ce n’est pas le système qui a été choisi. Chaque Etat est appelé à faire des “propositions”. Ainsi, alors que certains pays comme l’Ethiopie ou le Maroc se montrent très audacieux dans leur contribution, d’autres agissent de façon scandaleusement irresponsable comme la Russie, le Japon, l’Australie. Les plus grands pollueurs (les USA, la Chine et l’Union Européenne) sont beaucoup trop timides. Le bilan est catastrophique puisque nous sommes sur une pente qui nous mène vers une augmentation de 3°C.

4. Enfin, cet accord doit préciser comment les pays riches vont alimenter le Fonds Vert de 100 milliards de dollars par an, fonds destiné à aider les pays pauvres à financer leur transition et leur adaptation au nouveau climat de demain. Là encore, le compte n’y est pas : ce fonds est essentiellement constitué de prêts et non de dons, ce qui enfoncera un peu plus les pays en voie de développement dans la dette. “Business as usual”.

Ce à quoi on peut s’attendre :

1. Personne ne peut se permettre un échec et la COP 21 risque d’aboutir à un accord insuffisant, décevant, qu’on présentera comme une grande victoire.

2. La COP 21 n’abordera pas la question essentielle, rappelée dans le dernier rapport du GIEC : 80% des réserves connues d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) doivent rester dans le sous-sol si nous voulons avoir une chance de ne pas dépasser le seuil de 2°C. Comment allons-nous persuader Chevron, Engie ou Total de renoncer à 80% de leur “richesse”?

3. Pour toutes ces raisons, la COP 21 ne sera au mieux qu’un pas dans la bonne direction. Nous devons rester mobilisés après le 11 décembre.

Dr Bruno Bourgeon,
Président d’AID
http:aid97400.re

 

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