La suspension de séance de la longue audience du tribunal de commerce de Champ Fleuri ce mardi après-midi aura eu le mérite de délier quelques peu les langues. Jusque-là, peu d’informations avaient filtré quant à la stratégie adoptée par François Caillé pour sauver son groupe.
Comme attendu, et c’est bien là le plus étonnant, le plan d’épurement des dettes (250 millions d’euros) sur une période de 10 ans a été jugé "très optimiste" par les représentants des salariés qui semblaient ne plus y croire.
Gérard Mechet, délégué CGTR du personnel chez Kolors Automobiles, est resté très critique vis-à-vis de la transparence d’informations au sein du groupe. "Nous n’avons reçu que ce matin (comme toutes les instances représentatives du personnel d’ailleurs) un document présentant de façon globale le plan de sauvegarde qui devait être annoncé cet après-midi, mais rien n’a été divulgué concernant les entreprises une à une, c’est aussi et surtout cela qui nous intéresse".
En tout, ce sont 104 salariés qui sont directement concernés pour le cas précis de Kolors Automobiles rappelle le syndicaliste.
Au total, ce sont 28 plans de restructuration qui sont attendus, pour autant de sociétés dont "l’avenir passera forcément par une restructuration et des licenciements", juge dépitée Vivienne Dijoux, représentante CFTC du personnel chez Peugeot. "Nous n’étions même pas au courant de la tenue du conseil d’administration dans la journée d’hier", ajoute-t-elle un brin agacée. "On apprend tout dans la presse". La réponse du tribunal de commerce, elle, sera rendue demain mercredi à 14 heures.