Le plafonnement des salaires des patrons d’entreprises publiques est en vigueur en France depuis octobre 2012.
Promesse du candidat Hollande, la mesure devait éteindre la polémique née cette année là sur ces salaires jugées dispendieux – notamment en période de crise – pour des dirigeants d’entreprises dont l’Etat est l’actionnaire majoritaire.
Le plafonnement des rémunérations avait été fixé à 450.000 euros par an. Il y a quelques semaines, le ministère du Redressement productif a rendu public pour la première fois les salaires de ces grands patrons pour l’année 2013. Ces sociétés sont connues de tous : il s’agit par exemple de la Banque Postale, d’Areva, d’EDF, de la SNCF, de la RATP, la Française des Jeux ou encore de France Télévisions. Dans cette liste figurent les directeurs de Port Réunion et de l’aéroport Roland Garros.
12.000 euros pour Ibrahim Patel
Le premier, Stéphane Raison, président du directoire du Grand port maritime de la Réunion, a perçu 142.600 euros en 2013. Loin donc de la rémunération maximale.
De son côté, Jean-Paul Noël, président du directoire de l’aéroport Roland Garros a perçu 184.950 euros la même année. Les rémunérations de son staff de direction sont également dévoilées. Guillaume Branlat (98.561€), Fabrice Grondin (104.721€) et Maryvonne Rivière (116.357€) occupent tous la fonction de membre du directoire. Le document du ministère livre enfin la somme perçue par Ibrahim Patel, soit 12.000 euros annuels, au titre de président du conseil de surveillance de l’aéroport. Une rétribution accordée à tous les présidents du conseil de surveillance des aéroports de France.
Localement donc, aucun patron d’entreprise publique n’atteint le plafond des 450.000 euros. Seuls neuf cas ont été recensés par les services du ministère d’Arnaud Montebourg sur le plan national.
Jean-Paul Bailly (La Poste), Patrick Boissier (DCNS), Nicolas Dufourcq (Banque publique d’investissement), Jean-Pierre Farandou (Keolis), Marie-Christine Lombard (Geodis), Luc Oursel (Areva), Guillaume Pépy (SNCF), Henri Proglio (EDF) et Augustin de Romanet (Aéroports de Paris) sont les seuls à émarger à 450.000 euros par mois sur les 55 entreprises publiques présentées par le ministère. L’exercice inédit a au moins le mérite de jouer la carte de la transparence.