Dans le cadre de « la semaine nationale de l’artisanat », organisée localement sous la houlette de la Chambre des Métiers, une première halte a eu lieu, lundi dernier, dans la société Dento Lab, spécialisée dans la fabrication de prothèses dentaires. L’occasion pour son directeur, Jean-Louis Teddy, d’exprimer ses craintes face aux prothèses importées depuis Madagascar. Elles mettent en danger son activité, mais également toute une profession.
Même si le problème n’est pas nouveau, les artisans réunionnais spécialisés dans la fabrication de prothèses dentaires sont de plus en plus inquiets face à une concurrence jugée « déloyale » en provenance de Madagascar. Lundi dernier, a visite du président de la Chambre des Métiers, Bernard Picardo, s’est transformée en « tribune » pour Jean-Louis Teddy. « L’activité de prothésiste dentaire est devenue trop difficile, trop aléatoire« , lâche-t-il.
Le problème de l’octroi de mer
Entre les problèmes de charges supportées par ces entreprises et la concurrence étrangère venue de pays comme Madagascar, les prothésistes dentaires tirent la sonnette d’alarme sur le risque de voir disparaître leur profession. Jean-Louis Teddy, prothésiste dentaire, dont la famille exerce dans cette activité depuis cinq générations, a vu son chiffre d’affaires diminuer de 50%. « Avant nous étions huit employés à temps complet. Aujourd’hui nous ne sommes plus que quatre« , précise-t-il.
Une situation bien appréhendée par Bernard Picardo. « Nous avons un travail à faire pour protéger la production locale« , explique-t-il. Le président de la Chambre des Métiers fait allusion à l’octroi de mer. Aujourd’hui, les prothèses dentaires venant de l’extérieur ne sont pas soumises à l’octroi de mer à la Réunion (selon les tarifs d’octroi de mer à la Réunion au 1er septembre 2013 voir [ici]url:http://www.reunion.pref.gouv.fr/IMG/pdf/TARIF_OM_01_09_2013_cle8971e7.pdf ). « J’entends faire remonter ces information aux services de douane« , poursuit-il.
Mais en attendant, le mal est fait à écouter Jean-Louis Teddy. « Là où je paie un prothésiste 2.000 euros, il coûte 80 euros à Madagascar« , explique-t-il. Cette concurrence touche la trentaine d’artisans prothésistes de l’île.
En face, plusieurs laboratoires spécialisés dans les prothèses dentaires ont tout de suite senti le filon et se sont installés dans la Grande île. Un grand groupe français (Labocast) compte plus de 300 techniciens sur un plateau de 5.000m2 à Antananarivo. Des produits livrables partout dans le monde et plus particulièrement à la Réunion.