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Les propos racistes de Jean-Pierre Espéret font réagir les Verts

Le Jir d'aujourd'hui évoque un mail qu'a envoyé l'ancien secrétaire régionale des Verts-Réunion, Jean-Pierre Espéret, intitulé "Zorey verts déor" et où il accuse ses homologues métropolitains de racisme. Contactés ce matin, son "poulain" Vincent Defaud et la militante d'Europe Écologie, Raliba Dubois, qui a aussi reçu le mail, ont du mal à interpréter cette prise de position identitaire. Jean-Pierre Marchau et Christophe Pomez condamnent également ces propos qui selon eux incitent à "la haine raciale".

Ecrit par Karine Maillot – le mercredi 06 janvier 2010 à 16H03

« Zorey verts déor ». C’est ainsi que commence le mail que l’ensemble des militants des Verts-Réunion ont reçu la veille de Noël et que le Journal de l’île a réussi à se procurer. Un mail expédié par l’ancien secrétaire régional du parti, Jean-Pierre Espéret, et qui viserait à discréditer les adversaires de son poulain, Vincent Defaud. C’est notamment Raliba Dubois et Christophe Pomez, tous deux métropolitains, qui semblaient directement visés.  

« J’ai été militant à SOS racisme lorsque j’étais étudiant à Rennes dans les années 90 (…). Je trouve que Jean-Pierre Espéret a fait une faute politique, c’est clair. Et ce n’est pas prendre l’écologie politique par le bon bout », indique Vincent Defaud, secrétaire régional des Verts-Réunion et tête de liste aux prochaines élections régionales.

Le leader des Verts-Réunion assure qu’il n’est « absolument pour rien dans ce courrier de Jean-Pierre Espéret » et tient à préciser qu’ « il n’y a pas de lien » entre lui et « cette affaire là ». Pour Vincent Defaud, Jean-Pierre Espéret, ex-secrétaire régional des Verts-Réunion, a voulu dire que « tous les Réunionnais prennent leurs responsabilités chez les Verts, tant en matière écologique qu’en matière politique » mais précise ne pas vouloir « prendre sa défense ».
 
« C’est un habitué du genre »

Après que courriel ait interpellé l’ensemble des destinataires, à savoir des militants des Verts-Réunion, Vincent Defaud a évidemment cherché des explications auprès de l’expéditeur. Jean-Pierre Espéret a bien voulu reconnaître que « le titre est provocateur (…). C’est un habitué du genre. Il y a quelques temps, il disait que l’écologie, c’est du sang et des larmes. Ce n’est pas une bonne manière de faire voter les gens pour l’écologie et sur ce coup, c’est même une faute politique (…). On est pas là pour ethnitiser l’électorat ».

« Ce sont des propos qui sont condamnables par la loi »

De son côté Raliba Dubois dit être très surprise de ce genre « d’attaque politicienne » (…). Ce sont des propos qui sont condamnables par la loi ».  Elle déclare clairement que Jean-Pierre Espéret doit « aller se faire soigner ».

La militante des Verts s’est bien entendu sentie visée et a même contacté la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité). « Tous les gens qui ont reçu le mail vont intenter une action en justice (…). En ce qui me concerne, je fais de la politique pour défendre des valeurs, et ce n’est pas pour me faire insulter ».

Autant pour Jean-Pierre Marchau, porte-parole des Verts, que pour Christophe Pomez, il s’agit là rien d’autre qu’une « incitation à la haine raciale ». Pour le défenseur des Droits de l’Homme, « être écolo, c’est être humaniste ». Pour lui, Jean-Pierre Espéret « s’est définitivement éloigné de sa famille écologiste. Quand on est écolo, on est tourné vers l’autre, vers le rassemblement et vers des problèmes qui dépassent sa chapelle (…). Il s’agit là de propos qui atteignent la dignité humaine », regrette t-il.

 

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