L’Agence Régionale de Santé dresse un bilan satisfaisant de la qualité des eaux de baignade pour 2012. Au rythme d’un contrôle tous les 15 jours sur chacun des 18 sites contrôlés, la toile d’araignée couvre toutes les plages les plus fréquentées de l’île.
L’ARS pourrait hisser le pavillon bleu pour chacune d’entre elles. Lors de la saison balnéaire 2012 -celle-ci s’étend en fait du 1er octobre au 31 septembre de l’année suivante- l’ensemble des eaux de baignade en mer contrôlées est de « bonne qualité ». L’agence arrive à ce résultat après une lecture globale des 450 prélèvements effectués tout au long de cette saison balnéaire. En revanche, des pics de pollution arrivent épisodiquement.
« Quelques non-conformités ont été observées mais celles-ci découlaient pour leur grande majorité de passages pluvieux ayant lessivé les sols et entraîné des écoulements polluants en mer », admet l’ARS. Les autres alertes proviennent de traces de matières fécales. Dans leur globalité, les eaux de baignade réunionnaises décrochent sans trop de mal la catégorie dite « A » pour « eaux de bonne qualité ».
Si chaque site de baignade est contrôlé à intervalles fixes de 15 jours, l’agence souligne que l’estimation du risque est également visuelle au jour le jour. Elle s’opère notamment par les responsables de postes MNS pour les plages surveillées. Pour encore améliorer cette approche préventive, l’ARS attend des communes littorales concernées qu’elles établissent au plus vite un « profil de vulnérabilité ». Il a pour objectif de repérer tous les risques de rejets, accidentels ou non, de matière polluante. Saint-Paul, Saint-Joseph et Saint-Philippe, « sont en cours de validation de leur profil de vulnérabilité », concède Jean-Claude Denys, responsable du Pôle promotion de la santé et milieu de vie à l’ARS. « Saint-Leu, l’Etang-Salé, Saint-Pierre et Petite-Ile en sont déjà dotés », précise-t-il.
Les professionnels racontent leur réalité à l’ARS
Un autre tournant attend l’agence de santé en 2015. « L’Union Européenne, à travers une directive, imposera des critères d’évaluation de l’eau de baignade plus strictes qu’aujourd’hui », explique le responsable. La Réunion a déjà pris les devants. Les remontées d’analyses de l’eau sont pour l’heure concluantes : toutes répondraient favorablement à la catégorie d’eau « satisfaisante » voulue par Bruxelles. « Si l’on appliquait aujourd’hui les critères obligatoires de 2015, toutes les eaux de baignade contrôlées par l’ARS passeraient ce test », explique Rachel Mussard, chargée de mission « protection des ressources en eau ».
Le témoignage des pratiquants de sports nautiques tranche avec cette optimisme. Pascal, professionnel des sports nautiques et membre du club nautique de Saint-Paul, alerte Chantal de Singly, directrice de l’ARS, sur la plage de Trou d’Eau où se déroule un de ces prélèvements. « Cela fait presqu’un mois que je ne m’étais pas mis à l’eau », commence-t-il. Des pustules, des « creux sur la peau », d’ailleurs encore visibles, et un arrêt maladie auront eu temporairement raison de sa passion. Son collègue s’en sort lui avec un streptocoque d’origine fécale. Les professionnels dressent un tableau moins réjouissant, à l’usage, du lagon réunionnais.
La réponse de l’ARS reste invariable : consulter son médecin mais aussi l’ARS pour un signalement afin que celle-ci puisse déterminer si ces problèmes de peau sont imputables à l’eau de baignade ou proviennent d’autres facteurs liées à l’activité domestique par exemple.