Les professeurs avaient deux types de revendications. D’abord, ils entendaient protester contre les conditions dans lesquelles la Région procède actuellement à la réfection du lycée. Si tout le monde s’accorde sur la nécessité des travaux, les enseignants contestent les conditions dans lesquelles ils se déroulent.
« Une grue à flèche est positionnée entre deux bâtiments et le moteur qui permet à la grue de fonctionner est à trois mètres seulement de la salle dans laquelle j’enseigne« , témoigne un professeur. « On a enregistré du bruit à hauteur de 84 décibels. A 85 décibels, la loi dit que l’on ne peut pas rester exposés plus d’un quart d’heure »… Impossible selon eux d’enseigner dans ces conditions.
Selon Mickaël Table du CNES, ces conditions de travail, qui devraient durer encore quelques mois, ne font que s’ajouter aux handicaps d’un lycée classé Rep+, une classification qui recense les établissements dans lesquels les inégalités sociales sont les plus criantes.
Francis Fonderflick, le secrétaire général du rectorat, se dit conscient des problèmes. Il s’est même déplacé il y a 48h jusqu’au Port pour se rendre compte par lui même des difficultés rencontrées. Il reconnait avoir répertorié un certain nombre de problèmes liés au chantier qui ont été signalés à la Région, qui se serait engagée à les résoudre.
Le blocage persiste
Mais si le rectorat aime s’appesantir sur les difficultés liées aux travaux, les professeurs préfèreraient eux mettre l’accent sur le manque de moyens de leur lycée, malgré son classement en Rep+. Là encore, Francis Fonderflick reconnait les problèmes, mais affirme que le rectorat a déjà fait les efforts nécessaires en accordant 18h de cours et 20 heures supplémentaires, afin de dédoubler certaines classes.
Cet argument fait sourire -jaune- les professeurs qui mettent en avant des manques criants qui ne datent pas d’hier. Selon eux, ces heures supplémentaires ne font que permettre -tout juste- de revenir au niveau de l’an dernier, qui était déjà notoirement insuffisant.
Le blocage persiste donc et les professeurs, en signe de mécontentement, ont décidé de mettre en place des piquets de manifestation, demain vendredi, devant les grilles du lycée. Pas question de faire grève, pour l’instant. Les piquets seront assurés par des enseignants n’ayant pas cours, de façon à ne pas pénaliser encore plus les élèves. Le but est d’informer parents et élèves de la situation.
Le secrétaire général, de son côté, s’est dit prêt à rencontrer à nouveau une délégation des enseignants dans quelques jours, une fois qu’on lui aura fait remonter une liste précise de revendications.
Et la réunion devrait se dérouler cette fois dans une salle, et non plus debout devant la porte du rectorat…