Les agences estiment à près de 30% la baisse des transactions au niveau local, depuis le mois d’août 2008. Les ventes se raréfient, la concurrence entre agents est rude.
Pour Stéphanie Toquet, la directrice de GETIM Immobilier, il est important de conseiller encore plus la clientèle dans une telle période. « Nos clients ont perdu tout repère. Je suis contre le mot d’ordre qui serait d’inciter à baisser les prix de façon automatique. Je pense que chaque cas est particulier« , insiste Stéphanie Toquet.
Le marché connaît un état de grippage total: Alors que les vendeurs refusaient de revoir leurs prix à la baisse, les acquéreurs ne voulaient plus acheter au prix demandé. En conséquence, certains vendeurs préfèrent retirer leur bien plutôt que de le « brader » ou préfèrent le mettre en location…
C’est ce que préconise la gérante de Getim: faute d’acheteurs en nombre suffisant, les vendeurs sont effectivement obligés de revoir leurs prétentions à la baisse, mais quand cela est possible, l’option mise en location est préférable: « Si le propriétaire a la possibilité de ne pas vendre dans l’urgence, je lui conseille de mettre son bien en location. Une façon de voir comment se comporte le marché, et d’attendre pour prendre la meilleure décision qui soit. On est dans une phase où l’on essaie de retravailler tous les mandats de vente avec nos clients« , explique la gérante de Getim.
A quand des banques moins frileuses, une baisse des taux de crédit et une durée de l’emprunt en deçà de 25 ans? Chacun est sur ses gardes, agences autant que clients scrutent le comportement des banques… le marché se caractérise par un attentisme…
Dans le domaine du locatif, la demande est constante, assure toutefois Stéphanie Toquet. « Au niveau des loyers, j’ai constaté de 200 à 300 euros de baisse depuis le mois d’août« , assure-t-elle. Le marché a été abreuvé de logements neufs par des propriétaires défiscalisables. « Aujourd’hui un T2 coûte en moyenne 600 euros. On s’attache à convaincre les propriétaires des logements anciens d’effectuer des travaux pour continuer à être concurrentiels, mais ce n’est parfois pas chose aisée« , précise-t-elle.
Au dernier recensement, il existe plus de 230 agences immobilières à La Réunion. Un chiffre important alors même que le marché se paralyse. Toutes les agences vont-elle maintenir le cap? Les spécialistes affirment que les dernières arrivées seront les plus touchées car elles n’ont pas eu le temps de se développer et de se faire connaître.