Rupert Moutouchetty, son fils, sa fille ainsi que cinq chauffeurs du GRDSBR seront fixés ce jeudi sur leur sort. Ces huit prévenus sont-ils à l’origine des escroqueries organisées entre 2005 et 2009 ? Seul le Tribunal correctionnel de Saint-Pierre devrait y répondre demain, quelques trois semaines après une audience où les Moutouchetty s’étaient radicalement opposés aux accusations dont ils sont la cible.
Des faux bons qui posent problème
Il faut remonter à quelques semaines, avant les blocages qui avaient paralysé le GDS de Grands-Bois pendant plusieurs jours, pour que l’affaire des faux bons d’enlèvement de carcasses soit mise sur la table. En cause, un conseil d’administration relativement houleux sur fonds de direction sortante et de nouvelle présidence du groupement sanitaire.
De leur côté et après avoir eu écho de cette affaire, les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Pierre lançaient une enquête pour escroquerie et usage de faux bons. Des bons correspondant aux bêtes ramassées chez les éleveurs avant d’être incinérées. Un besoin essentiel donc pour les éleveurs mais un « besoin » également pour les responsables du GRDSBR alors exposés à un certain nombre de difficultés financières. Résultat, l’ancien directeur Ruppert Moutouchetty aurait envisagé une solution pour le moins surprenante, la réalisation de faux bons par le biais de certains de ses chauffeurs.
Un procédé qui n’a pas manqué de créer une belle cagnotte d’année en année, entre 2005 et 2009, et à laquelle auraient également participé le fils et la fille de Ruppert Moutouchetty, présents à la barre des correctionnelles de Saint-Pierre le 1er octobre dernier. Et pour cause, ils avaient tous les deux été intégrés au GRDSBR en qualité de secrétaire et chauffeur.
Les peines requises par les avocats ont donc été les suivantes : 24 mois de prison dont 18 avec sursis et 15.000 euros d’amende pour Ruppert Moutouchetty, six mois de prison avec sursis contre le fils de l’ancien directeur et quatre mois de prison avec sursis contre la fille devenue secrétaire entre 2005 et 2009. De leur côté, les chauffeurs risquent six mois de prison avec sursis. Des peines logiquement contrées par la demande de relaxe de Ruppert Moutouchetty. Réponse ce jeudi.