C’est une visite attendue que celle du président de la République à Saint-Martin. La polémique enfle aux Antilles françaises quant à la gestion de crise du gouvernement envers les deux îles dévastées par l’ouragan Irma, Saint-Barthélémy et Saint-Martin.
Emmanuel Macron est accompagné de deux ministres du gouvernement, Agnès Buzyn ministre de la Santé, et Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation. De nombreux experts en assurance, en urbanisme et en construction les accompagnent. 12 tonnes de matériel ont été embarquées dans l’avion présidentiel.
Le président effectuera cette après-midi un survol de reconnaissance de l’île de saint-Martin, puis rencontrera des sinistrés. Ce soir, il se rendra en patrouille aux côtés des forces de l’ordre chargées de sécuriser l’île, où les pillages continuent depuis la fin de l’alerte rouge la semaine dernière. Gérard Collomb annonçait hier 23 arrestations de pilleurs depuis le 7 septembre, distinguant « des vols que nous pourrions presque qualifier de nécessité (…) de denrées », commis par des personnes « qui ont tout perdu, qui ont peur, (…) faim et soif », et « des vols (…) d’opportunité », concernant de la « hi-fi, de la bijouterie, de l’électroménager », pouvant faire l’objet de gardes à vue. « L’ordre public a été rétabli », a affirmé le ministre de l’Intérieur.
« C’est l’un des plus grands ponts aériens depuis la seconde guerre mondiale »
Durant la conférence de presse que le président a donnée sur le tarmac de l’aéroport de Pointe à Pitre, dans le vacarme des réacteurs, Emmanuel Macron qualifie le désastre Irma d’« inédit, on ne peut le comparer à aucun autre événement météorologique dans les dernières décennies. »
.@EmmanuelMacron point sur la situation à Pointe-à-Pitre https://t.co/K9eORcSJww
— zinfos974 (@zinfoslive) 12 septembre 2017
Faisant état des moyens déployés, à savoir 1900 forces de l’ordre arrivées à Saint-Martin, il déclare que « C’est le plus grand pont aérien depuis la seconde guerre mondiale », et annonce qu’il effectuera une patrouille dans les rues, scènes de nombreux pillages.
Le Président de la République, dont la priorité est « le retour à la vie normale », annonce l’arrivée ces prochains jours d’une usine de désalinisation de l’eau, avec la coopération de l’Espagne, qui produira de l’eau potable à partir du 20 septembre.
Avec l’avion présidentiel arrivent des tentes gonflables, dans lesquelles des cours devraient être donnés aux élèves dès le début de la semaine prochaine, afin que les écoles ouvrent « même pour quelques heures ». Emmanuel Macron promet un retour à un cycle normal d’enseignement d’ici la Toussaint pour l’ensemble des élèves de l’île.
Les dégâts matériels sont immenses, certains ont tout perdu, et des procédures simplifiées seront mises en place, ainsi que des délais supplémentaires pour les sinistrés, afin qu’ils soient indemnisés au mieux.
Nombreux sont les habitants qui souhaitent quitter l’île, pour un temps ou définitivement, et des listes d’attente sont gérées par les collectivités pour les départs. Air France met dès aujourd’hui un vol supplémentaire à coût réduit, alors que des rumeurs de prix exorbitants circulaient sur les réseaux sociaux. 2000 personnes ont déjà quitté Saint-Martin.