La réunion en préfecture entre les pétroliers et les distributeurs vient de s’achever. Après un peu plus de deux heures de discussions, les pétroliers se sont mis d’accord pour « lâcher » 3 centimes sur le sans-plomb. Sur le gasoil, l’effort pourrait être de 1 centime, mais les pétroliers ne se sont pas encore entendus sur cette contribution. Concernant les gérants de stations-service, ils ne seront finalement pas mis à contribution. Le préfet de la Réunion va maintenant soumettre le compte-rendu de cette rencontre au ministère de l’Outre-mer.
« La réunion a été fructueuse, il y a eu de nouvelles avancées de la part des importateurs« , explique Eric Le Blevec, directeur général de Total à la Réunion. C’est que le temps presse pour les pétroliers, depuis le gel des carburants le 1er septembre dernier: ils expliquent perdre de l’argent sur chaque litre de carburant vendu (ndlr : la hausse au 1er septembre devait être de 12 centimes sur le sans-plomb et de 5 centimes sur le gasoil).
Résultat, les pétroliers mettent sur la table 3 centimes pour compenser la hausse du sans-plomb. « L’avancée est une participation à la limitation de la hausse de 3 centimes sur le sans-plomb, sur le gasoil, une participation qui pourrait être de 1 centime« , explique-t-il. Tout n’est pas encore fait pour le gasoil, les pétroliers doivent se mettre d’accord sur quelques « détails« . « J’aime bien le répéter, mais à la Réunion, le gasoil est le moins cher de France et d’Europe« , souligne-t-il. La facture pour Total pourrait s’élever à près de 700.000 euros pour le sans-plomb sur un mois. « Pas de miracle, on vendra le sans-plomb à perte« , précise-t-il.
Les gérants pas mis à contribution
L’accord qui semble se dessiner, servira à l’Etat à enclencher la deuxième phase des négociations, espèrent les pétroliers. La Région Réunion pourrait bien être convoquée dès demain à la préfecture pour participer, elle aussi, à l’effort demandé par le ministre de l’Outre-mer. Reste maintenant au ministre Victorin Lurel à « valider » la proposition faite à la Réunion. Pas sûr qu’elle soit satisfaisante aux yeux du ministre qui espérait encore hier soir 3 centimes d’effort par les pétroliers sur les deux carburants.
Les gagnants de cette rencontre sont les gérants de stations-service. Leurs revendications ont été entendues par le préfet et ils n’ont pas été sollicités pour contribuer à l’effort. « L’argumentaire que nous avons mis en avant, sur l’économie de nos entreprises et notre capacité à employer des personnes dans nos stations, nous a permis de ne pas être sollicité par les services de l’Etat » explique Gérard Lebon à la sortie de la réunion. La menace d’une possible action des gérants la semaine prochaine a été entendue du côté de la préfecture. « Je suis satisfait car on continue à travailler avec un modèle que nous défendons depuis des années mais je ne suis pas satisfait car le prix des carburants va augmenter« , ajoute-t-il.
Les pétroliers sont allés plus loin dans leur effort. Le préfet devrait convoquer la Région dès vendredi. Désormais, les pétroliers souhaitent que le calendrier s’accélère et qu’un arrêté sur le prix des carburants soit pris par la préfecture pour mettre fin au gel des prix.