La jaquette est colorée et percutante. On y voit Tikok Vellaye assis au milieu du boulevard (pour ceux qui reconnaissent le lieu), avec un foulard rose sur la bouche comme un grand bandito.
25 ans de carrière et pourtant il n’a pas changé. Toujours grand défenseur des traditions réunionnaises, ses paroles dénoncent souvent l’abandon d’une authenticité créole et les méfaits de la francisation dans la culture et les valeurs créoles.
Son nouvel album Lès pas nou kozé nous dévoile encore ce qui lui tient à cœur : le maloya, le séga, les traditions, la famille, l’amour… il se farcit même l’Unesco dans « Lunèsko » où il révèle qu’il n’apprécie pas la manière dont cet organisme s’approprie l’authenticité réunionnaise. Tout est réglementé maintenant « i fo permis pour chasser, permis ceci, permis cela ». Le meilleur de La Réunion est en train de disparaître avec toutes ces réglementations, stigmatise le chanteur.
« Heureusement que néna beaucoup i commencent ouvre lo yeux depuis ces dernières années pour défendre traditions créoles, quand soleil i chauffe, i chauffe pour le riche comme pour le pauvre », explique Tikok Vellaye.
Dans cet album se trouve également une romance « Papa », chantée par ses deux filles de 8 et 13 ans, Annielle et Inès. Ces dernières lui rendent hommage car comme leur père, elles ne veulent pas perdre toutes les richesses du maloya.
Avec Daniel Waro pour les chœurs et beaucoup d’autres artistes tels que Didier Kergrain, Zélito, Frédéric Maillot, David Ramassamy…, cet album est une richesse de sonorités indiennes, de rythmes africains, de jazz , et surtout de séga-maloya.
« Un grand coup de cœur pou toute réunionnais qui donnent la main pour continuer bataille pour zot pays , d’ailleurs li dit dans son fon koeur « La Réunion si la pas nou pour prendre à nou en main nou sera toujours pris dans faux trains ».
C’est au Palaxa, vendredi soir, qu’il vous fera découvrir son ti baba et reprendra aussi ses anciens succès comme « kafrine ».