Le contexte est résumé par le rapport de l’Ined : un natif des DOM sur cinq vit en métropole en 2007. Les premiers concernés sont les jeunes adultes de 18 à 34 ans. À ces âges, ce sont respectivement 36 %, 33 %, 30 % et 19 % des natifs de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion qui résidaient en métropole en 2007. Seule une faible minorité n’a jamais quitté son département de naissance : un sur six en moyenne. Cette part est plus réduite aux Antilles (9 et 10 %) qu’en Guyane (16 %) et à la Réunion (22 %).
La métropole retient d’abord les plus diplômés et les actifs occupés
Ce sont d’abord l’emploi et les études qui motivent ces départs vers la métropole. En 2007, 38 % des natifs des DOM diplômés du supérieur vivaient en métropole, contre seulement 15 % des peu ou pas diplômés. Cette sélection est plus nette encore parmi les plus jeunes (de 18 à 34 ans). À cet âge, les diplômés du supérieur guadeloupéens, martiniquais et guyanais sont aussi nombreux en métropole que dans leur département de naissance.
Malgré l’éloignement, plus d’un tiers (36 %) des jeunes natifs des DOM (18‐34 ans) qui ont un emploi l’occupent en métropole. Les proportions s’élèvent à 48 % pour les Guadeloupéens, 42 % pour les Martiniquais, 37 % pour les Guyanais, contre 27 % pour les Réunionnais. Au total, en 2007, tous âges confondus, 34 % des natifs des DOM occupant un emploi résidaient en métropole, contre seulement 13 % des chômeurs.
Parallèlement à la progression d’ensemble du niveau d’éducation dans les DOM, il s’opère ainsi une double sélection – au départ, puis au retour – au détriment des départements d’Outre‐mer. Ne s’installent durablement en métropole que les mieux « armés » pour s’insérer sur le marché du travail, explique l’Ined.
Moins touchés par le chômage en métropole mais pour des postes moins qualifiés
Cette structure par qualification plus favorable explique qu’en 2007, les natifs des DOM en âge de travailler (15‐64 ans) vivant en métropole occupent plus souvent un emploi et sont aussi moins touchés par le chômage que ceux restés à la Réunion ou revenus dans leur département d’origine. Les premiers affichent un taux d’emploi (70 %) supérieur à la moyenne métropolitaine (64 %), alors que pour les seconds, ce taux dépasse à peine les 45 %.
S’agissant de la qualification de leur emploi, les natifs des DOM en métropole sont‐ils mieux lotis que leurs compatriotes restés au pays ? À caractéristiques équivalentes, nous explique l’étude, les plus diplômés accèdent moins aux postes qualifiés en métropole que dans leur DOM. En faisant le choix d’une installation en métropole, ces derniers auraient accepté en plus grand nombre des emplois moins qualifiés que leurs pairs restés dans leur département.