L’Urmel de La Réunion ne s’oppose pas à la vaccination mais plutôt à la vaccination de masse. « Chaque indication est à étudier au cas par cas car il se peut que certaines personnes aient besoin de cette vaccination » précise-t-elle avec précaution. Même si les avis divergent au sein de l’Urmel, certains se feront vacciner et d’autres pas, tous sont unanimes pour refuser la façon dont cette vaccination est actuellement programmée par la Drass et la Préfecture.
En effet, suite à la circulaire du ministère de la santé et de l’intérieur du 21 août dernier, il a été décidé que la vaccination se ferait dans des centres créés de toute pièce pour cette occasion (gymnases, salles communales, salles des fêtes, etc). Mais pour l’Urmel, cette vaccination devrait être faite suivant les mêmes modalités que la grippe saisonnière, c’est-à-dire par les médecins traitants ou les infirmiers avec un vaccin récupéré en pharmacie, ou dans des centres de PMI (Protection maternelle et infantile).
70% des Réunionnais n’ont pas l’intention de se vacciner
L’Union des médecins libéraux relève par ailleurs que cette vaccination est controversée dans les milieux scientifiques et les organisations compétentes, aussi bien pour son utilité que pour son innocuité, d’autant que l’épidémie est terminée à la Réunion. « A quoi sert le parcours de soins qui a été mis en place depuis 2005 si à la moindre alerte sanitaire, le médecin traitant est mis hors circuit », sont en droit de se demander les médecins libéraux, qui soulignent également le coût « exorbitant » par rapport au bénéfice attendu.
Selon un sondage réalisé par Abaksys en octobre 2009, 70% de la population réunionnaise n’a pas l’intention de se faire vacciner, dont 52,1% parce qu’ils n’ont pas complètement confiance dans ce vaccin. Parmi les parents d’enfants scolarisés, une proportion comparable refuse la vaccination à l’école pour leurs enfants.
A noter que la campagne de vaccination de masse débute le 3 novembre sur l’île.