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Les magistrats et professions de justice également mobilisés dans le Sud

Ils étaient tous là, aucun corps de métier de la justice ne semblait manquer à l’appel du rassemblement. Si magistrats et personnels de justice étaient rassemblés hier au tribunal de Champ Fleuri, à Saint-Denis ([lire l’article]urlblank:http://www.zinfos974.com/Greve-des-magistrats-Le-danger-est-de-condamner-a-tout-va-pour-ne-prendre-aucun-risque_a25643.html ), la mobilisation était également importante dans le Sud. Le mot d’ordre reste évidemment le même : dénoncer les […]

Ecrit par Lilian Cornu – le vendredi 11 février 2011 à 07H07


Ils étaient tous là, aucun corps de métier de la justice ne semblait manquer à l’appel du rassemblement. Si magistrats et personnels de justice étaient rassemblés hier au tribunal de Champ Fleuri, à Saint-Denis ([lire l’article]urlblank:http://www.zinfos974.com/Greve-des-magistrats-Le-danger-est-de-condamner-a-tout-va-pour-ne-prendre-aucun-risque_a25643.html ), la mobilisation était également importante dans le Sud. Le mot d’ordre reste évidemment le même : dénoncer les moyens dérisoires de la justice française, une des plus faibles d’Europe.

Ils étaient tous réunis : magistrats, avocats, greffiers, fonctionnaire du ministère de la justice, conseillers d’insertion et de probation. Ils s’étaient donné rendez-vous hier au tribunal de Saint-Pierre. Ils ont livré, sans concession, leur sentiment suite aux propos du chef de l’Etat. « Les dysfonctionnements graves des services de police et de la justice, qui ont permis la remise en liberté du principal suspect du meurtre de la jeune Lætitia à Pornic seront sanctionnés », avait dit Nicolas Sarkozy. Les magistrats s’estiment « responsables présumés » et dénoncent la démagogie du pouvoir politique. Dans un manifeste national qui regroupe 14 organisations syndicales, les professionnels de justice accusent.

Tony Meillon, le meurtrier présumé de Laetitia était sous le coup d’un suivi judiciaire avec mise à l’épreuve « pour outrage à magistrat ». Or, les conseillers d’insertion et de probation qui encadrent ces mises à l’épreuve seraient en sous-effectif. « A La Réunion, ils sont 11 à traiter chacun 120 dossiers », précise le vice-procureur François Thévenot.

L’éternelle problématique de la récidive

Pour les magistrats, pour bien faire et lutter contre la récidive il faudrait doubler le nombre de ces conseillers mais « on ne garantira jamais le risque zéro. Malheureusement, il y aura encore des Tony Meillon. Penser que demain la récidive n’existera plus est naïf, c’est populiste ou électoraliste », s’insurge François Thévenot, également président de l’USM, l’Union syndicale des magistrats. Tous semblent d’ailleurs d’accord sur ce point « même le système judiciaire le plus efficace ne peut garantir l’absence de récidive ».

Le système judiciaire français est d’ailleurs bien loin de se donner les moyens de ses ambitions : « la France ne consacre que 0,19% du PIB à la justice, ce qui la situe au 37ème rang européen sur 43, derrière l’Arménie. Notre pays est même au 39ème rang s’agissant du nombre de fonctionnaire », rappelle Lionel Caminade, le délégué du syndicat des greffiers de France.

Les Français soutiennent les magistrats

A travers leur mouvement, ils se défendent de vouloir imposer « une sorte d’immunité pénale pour les magistrats », rappelle Patrice Camberou, procureur de la république de Saint-Pierre. L’USM exige « la fin des attaques répétées, la publication des rapports sur le dossier de Nantes et surtout la mise en place d’un plan Marshall pour revoir le budget et le financement de la justice. » Globalement, selon un sondage BVA,« une large majorité des Français (65 % contre 34 %) trouve justifié le mouvement de protestation des magistrats contre les accusations de laxisme de Nicolas Sarkozy à leur encontre ».

 

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