Y-a-t-il trop d’intermédiaires ou des pratiques particulières dans les filières agricoles régionales et nationales ? Sans aucun doute. C’est pour cette raison que le président de la République a programmé pour ce lundi après-midi, « une réunion sur les relations commerciales au sein des filières agricoles ». Un vaste débat qui réunira à l’Elysée, « les syndicats agricoles, des coopératives, l’industrie agro-alimentaire, le commerce de gros et de détail, et la grande distribution », a précisé un communiqué de l’Elysée.
Nicolas Sarkozy espère ainsi convaincre les différents intermédiaires des filières agricoles de modérer leurs marges actuelles, qui font grimper les prix des fruits et légumes, aussi bien sur les marchés forains, dans le commerce de gros et de détails que la grande distribution. « Les légumes trop chers, c’est à cause des revendeurs et des grandes surfaces », a accusé un maraîcher de Saint-Denis. « Entre le prix du produit vendu par les agriculteurs à la grande distribution ou aux revendeurs, et celui affiché dans les rayons des grandes surfaces, cela va du double au triple, parfois plus ».
Une modération applicable qu’en cas de crise…
Nicolas Sarkozy veut réduire ces écarts. Il veut moins de marges et des marges plus modérées. Le président de la République a semble-t-il déjà obtenu des garanties, puisque la signature d’accords sur la modération des lesdites marges interviendra à l’issue de la réunion avec les ministres Bruno Le Maire (Agriculture) et Hervé Novelli (Commerce), et les représentants de la grande distribution, comme l’a indiqué la communication présidentielle.
Toutefois, il ne faut s’attendre à aucune répercussion positive et immédiate pour la panier de la ménagère. Car, cette modération ne sera applicable qu’en cas de crise dans ce secteur. La question est : la crise mondiale touche-t-elle l’agriculture française ? L’autre point de repère : le gouvernement est-il parvenu à rédiger un projet de loi pour réguler et moraliser les marges arrières imposées par la grande distribution, aux agriculteurs et aux industriels. La réponse est non. Il est vrai qu’en politique, c’est la bonne intention qui compte…