La période des mouvements s’ouvre dans l’Education nationale en prévision de la rentrée 2015-2016.
Dans notre département, et comme chaque année, le contingent de déçus en appelle aux syndicats et parlementaires.
Amiens, Clermont-Ferrand, Grenoble mais surtout Créteil et Versailles, voici pêle-mêle les nouvelles académies d’affectation qui attendent une trentaine de jeunes enseignants dans quelques mois. L’inquiétude se lit sur leurs visages. Il faut dire que le processus d’affectation répond à une grille de critères particulièrement complexes. Et même si le rapport Lebreton sur l’emploi Outre-mer pourrait dans les prochains mois se décliner en plusieurs préconisations plus favorables aux Réunionnais et domiens, en attendant, peu de solutions s’offrent aux stagiaires de l’Education nationale.
Sans promettre de miracle, Sandrine Peillon, syndicaliste FSU, leur accorde que l’« on pourra en sauver quelques-uns, mais il y en aura qui resteront sur la touche ». Comme chaque année en effet, les enseignants mutés, accompagnés de syndicats, plaident la cause du « à compétence égale, priorité doit être donnée aux personnes qui vivent sur le territoire », propose Huguette Bello.
La députée devance les critiques qui peuvent poindre. « Certains vont dire qu’en passant le concours, vous saviez à quoi vous attendre. En même temps, il faut comprendre ce divorce géographique, ce drame vécu par les familles. Ça devient un véritable exil. »
Selon la députée, la distance serait beaucoup plus acceptable si le billet d’avion coûtait moins cher, ce qui induirait une perspective de voyages occasionnels plus réguliers.
Les fameux CIMM, les centres d’intérêts matériels et moraux inscrits dans le rapport Lebreton, existent déjà sous une forme plus consensuelle – pour convenir à la HALDE – dans l’Education nationale. Mais au jeu de l’ancienneté, et malgré les 1.000 points attribués aux jeunes enseignants réunionnais, ceux de métropole peuvent griller la politesse à leurs homologues réunionnais.
Certains sont même prêts à perdre leur salaire
« Après ça dépend de la discipline, et du fait que l’académie soit déficitaire (en postes) », tempère Sandrine Peillon. Histoire de dire que, encore une fois, le mouvement 2015 n’échappera pas à la règle de l’examen au cas par cas. A défaut d’une « transparence » que tous réclament de la part de la tutelle.
« Tous les ans on a un quota. C’est fait dans la transparence. Si on peut sauver encore quelques personnes, nous continuerons à plaider la cause de cette jeunesse qui a des compétences. Ce n’est pas une question de pistonnage », assure Huguette Bello.
Stagiaire avec moins de quatre ans d’ancienneté, Caroline enseigne l’Economie-Gestion dans un lycée. Avec son compagnon qui monte son entreprise et avec lequel elle est pacsée et attend prochainement un heureux événement, elle refuse catégoriquement de répondre favorablement à son affectation métropolitaine. « Je me mettrai en disponibilité », annonce-t-elle en guise d’ultime solution, déterminée qu’elle est à rester près des siens, quitte à perdre son traitement mensuel.
Comme ses collègues inquiets, elle tentera de faire avancer son dossier en prise directe avec le recteur Thierry Terret vendredi. Une délégation sera reçue au rectorat accompagnée de la députée de la 2ème circonscription.