Ils étaient en première ligne dans la nuit de jeudi à vendredi. Les policiers anti-émeutes de la police n’avaient pas connu pareille mobilisation depuis tout juste un an et les précédentes émeutes.
Dans le département de la Réunion, ces policiers, qui ont suivi une formation spécifique pour se déployer lors de troubles urbains, sont un peu plus d’une centaine. « Il ne s’agit que d’un effectif théorique », pondère le commandant Alain Cazanove, chargé de communication de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).
Les lycéens le jour, les casseurs la nuit
« A un instant T, il n’y a évidemment pas l’intégralité de cette unité qui peut être mobilisée », soutient le commandant. « Hier, il faut aussi se rappeler que les hommes de la compagnie départementale d’intervention ont été mobilisés pour les manifestations de lycéens », fait-il savoir, d’où un effectif sur les points chauds du Port hier soir jugé limité par certains.
Il se trouve qu’hier soir, deux des quatre villes où est territorialement compétente la police nationale ont fait parler d’elles : Saint-Denis et Le Port. Saint-André et Saint-Pierre complètent le zonage « police ». Le reste du territoire est dévolu aux forces militaires de la gendarmerie.
Contrairement aux escadrons de gendarmes mobiles venant de métropole dont l’effectif est complété en même temps qu’il est renouvelé tous les 4 à 5 mois, les policiers de la CDI sont implantés localement. « Il s’agit d’une unité permanente affectée à la sécurité publique. Ils ont vocation à intervenir sur ce type d’événement, ils ont des équipements spéciaux, mais ils interviennent aussi sur les questions de sécurité routière » par exemple.
L’année dernière, des renforts nationaux étaient venus épauler leurs collègues réunionnais. « On peut compter sur la solidarité nationale au sein de la police », acquiesce le commandant Cazanove. Commerçants, particuliers, forces de l’ordre, espèrent néanmoins que de telles retrouvailles n’auront pas lieu cette année encore.