Bruno Decanne, directeur de l’association SOS Détresse félicite la présence d’hommes. Il intervient depuis 1983 contre les violences faites aux femmes. À travers des actions de logement, d’hébergement ou de justice (dépôt de plainte), il les aide à reprendre leur vie en main.
« Je pense que c’est extrêmement important que des hommes interviennent dans ce cadre-là. On a tendance à donner uniquement la parole aux femmes et on en oublie les hommes. Cette journée est intéressante pour que nous aussi puissions nous exprimer et nous adresser aux autres hommes. On doit également informer sur l’égalité des chances ».
L’esclavage moderne existe
Bruno Decanne reconnaît également qu’à la Réunion, le terrain des violences conjugales est particulièrement présent.
« On reçoit 70% de femmes qui ont été victimes de violences. 50% rentrent chez nous parce qu’elles sont victimes. C’est beaucoup trop. Sur cette problématique, s’ajoutent des facteurs comme l’alcool, du machisme, du pouvoir que l’homme souhaite imposer aux femmes ».
À chaque histoire sa tragédie, et Bruno Decanne déplore ce qui s’apparente à des prises en otage.
« L’esclavage moderne existe aussi, on n’en parle pas assez souvent : l’homme par exemple qui va chercher une femme à Madagascar, qui lui fait des enfants et dès qu’elle se révolte se retrouve sans papiers. On reçoit trop souvent ce genre de situations ».
L’observatoire réunionnais des violences faites aux femmes lance un site internet
En 2014, 1.734 cas de violences faites aux femmes ont été recensées à la Réunion. En moyenne, cinq plaintes sont déposées par jour.
Pour ces raisons, l’ORViFF (Observatoire réunionnais des violences faites aux femmes) a lancé aujourd’hui son [site internet]urlblank:www.orviff.re , afin d’apporter les informations nécessaires. Ce site vient s’ajouter aux nombreuses initiatives en matière de prévention, de prise en charge et de protection déployées par l’État.