Revenir à la rubrique : Faits divers

Les gros bras de Miel-Vert… voulaient se réinsérer

Correctionnelle Sud – Jeudi 27/08/2015

Ecrit par Jules Bénard – le jeudi 27 août 2015 à 15H38
Ils se sont fait prendre en flagrant délit par les gendarmes, lors de la fête de Miel-Vert au 27è, le 17 janvier 2014. « Ils », ce sont les gros bras d’une société de surveillance, gardiennage et sécurité, chargés d’assurer le maintien de l’ordre dans cette manifestation de grande ampleur.

Car, comme le souligne Me Normane Omarjee, « même si la gendarmerie est toute proche, même si l’on ne peut rien reprocher aux gendarmes, ils ne suffisent pas à la tâche ; il y a déjà eu des morts à Miel-Vert ! » Il n’a pas dit que cette fête était un véritable coupe-gorge, ce qui serait faux au demeurant.

Mais c’est à se demander si les organisateurs principaux de la fête, les élus, s’intéressent aux personnels qu’ils embauchent. Car constater que sur 5 employés de cette société, 4 ont un CV intéressant (dont 1 avec assassinat à la clef !), il y a de quoi s’inquiéter.

Les Sioux sur le sentier de la guerre

Ils arrivent à la barre en compagnie de leur employeur, accusé d’avoir employé des agents de sécurité ne possédant pas la carte professionnelle. Plus exécution de travail dissimulé et non-inscription au registre du personnel. Quand on dit « gros bras« , ce sont de vrais gros bras, au propre et au figuré. Biceps, dorsaux et autres abdominaux pétant de santé sous des t-shirts tendus à craquer. Mieux vaut les aborder au 3.57 magnum ! Il y en a même un qui, attendant son tour, faisait ses exercices d’assouplissement dans les bancs du public. Même pas peur.

Pour piquer nos ahuris en pleine flagrance, nos gendarmes ont joué les Sioux sur le sentier de la guerre, planques, filatures, dissimulations dans les fourrés, caméras longue portée en batterie, Eliott Ness revu et corrigé… C’est que les contrevenants se savent dans l’illégalité et se méfient.

Nos pandores ont fait très fort ce soir-là, avec plusieurs camions-bars fermés et des contraventions aux règles élémentaires de sécurité.

Si je ne cite pas les noms des « agents » pris en faute, c’est qu’ils semblent tous, apparemment, vraiment désireux de se refaire une conduite. Ce qui ne saute pas aux yeux à la simple lecture de l’acte d’accusation.

Des condamnations à frémir

Effectivement, le curriculum vitae des accusés fait état de nombreuses condamnations et de séjours en cabane prolongés pour la plupart.

En vrac : refus d’obtempérer, vols, vols en réunion, vols avec violences, outrage à agents, blessures volontaires, détention de stupéfiants, menaces diverses, extorsion, détention d’armes prohibées, conduite sans permis, organisation de jeux de hasard, assassinat (il était mineur)…

Il est certain que de trop violents faits-divers ont mis en lumière la profession d’agent de sécurité. Certains, récemment, ont été condamnés pour avoir tabassé des clients sortant d’une boîte de nuit. D’où une surveillance accrue et justifiée des forces de justice et de police sur ces gens exerçant tout de même un métier hors du commun.

« Alain Juppé, condamné, veut être Président ! »

La loi est stricte et précise : pour exercer le métier d’agent de sécurité, il faut une autorisation administrative soumise à des conditions de qualification et à la possession d’un casier judiciaire vierge. On est loin du compte.

Le substitut Saunier a précisé qu’il y avait eu un délai accordé aux agences de sécurité pour se mettre en conformité avec la récente législation plus restrictive que l’ancienne, jugée trop laxiste. Insistant sur les casiers judiciaires devant être vierges, il a mis en exergue ceux des prévenus, très lourds pour la plupart.

« Je conçois mal être contrôlé dans une fête par des agents de sécurité condamnés pour violences, voire pour assassinat pour l’un d’eux ! » Ca fait mal.

Ce à quoi Me Normane Omarjee, jamais pris au dépourvu, a rétorqué « qu’un casier judiciaire n’interdit pas la réinsertion ou la réhabilitation ». Citant à l’appui de son argumentation Alain Juppé qui fut condamné à l’interdiction de droits civiques et vise aujourd’hui rien moins que la présidence de la république française. Il y a du vrai.

Me Omarjee et Von Pine ont soulevé les incohérences, l’ineptie d’une administration qui reçoit une demande d’habilitation et autorise la poursuite de l’activité (d’agent de sécurité) en attendant ; et poursuit ensuite la personne concernée devant les tribunaux.
« Si vous leur refusez le droit de se réinsérer, a dit Me Von Pine, qu’avez-vous à leur proposer ? Le bas-côté de la route ? »

Verdict le 22 septembre.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Saint-Pierre : Le faux forcené admis en soins psychiatrique à l’issue de sa garde à vue

Après un premier passage aux urgences psychiatriques après son interpellation, le père de famille de 52 ans qui menaçait de se suicider ce samedi matin est sorti de garde à vue. Il a été admis en soins psychiatriques suite à son geste. En pleine séparation avec sa compagne, il avait menacé de mettre fin à ses jours, et ne retenait pas sa famille en otage comme certains l’avaient affirmé.

Vidéo – Il donne un coup de pied dans un tangue

Dans une vidéo publiée par un internaute sur TikTok, on y voit un homme dire « mi jur mi bèz un pénalty » en filmant un tangue à quelques mètres de lui. Il va ensuite se rendre à proximité de l’animal et lui donner un coup de pied si fort que le mammifère est projeté contre un mur à proximité.