Le site du basculement des eaux de Saint-Paul a perdu de sa quiétude ce matin. Situé à Bois-de-Nèfles, le site, avec une retenue de plus de 200 m de long, est l’un des seuls signe visible de l’un des plus énormes chantiers qu’ait connue la Réunion.
Loin du compte
Géré par la CISE, le site du transfert des eaux (côté Ouest) est paralysé depuis ce matin. Une centaine de grévistes défient leur direction à coup de tambours et de forte sonorisation. En face de ce tintamarre, les représentants syndicaux de la CGTR, de la CFDT, de FO et de l’UNSA dialoguent avec leur direction.
Lors de la suspension de séance vers 10h45, Stéphane Ramassamy, délégué UNSA, ne cachait pas son pessimisme. « Vu l’état d’avancement des négociations depuis ce matin 9h, je peux dire que nous ne sommes pas prêts d’obtenir ces 250 euros », lâche-t-il.
La direction campe sur ses positions d’hier, c’est-à-dire 140 euros annoncés aux syndicats constitués d’une prime de participation, de primes d’ancienneté. Problème, les syndicalistes excluent ce « déguisement » qui leur ferait renoncer à une augmentation de salaire sur l’année. « Ils essayent de faire diversion en présentant l’obtention de primes comme une augmentation de salaires, ce que nous voulons c’est une réelle augmentation de salaire », précise un employé.
Mouvement suivi par des cadres
« Il faut savoir qu’un technicien supérieur touche entre 1.300 et 1.500 euros par mois, ce qui est loin des salaires auxquels nous prêtent les gens extérieurs à la CISE », continue un cadre syndicaliste UNSA. « Ce qui est formidable c’est que ce débrayage ait été suivi par des cadres, ce qui veut bien dire que le mouvement est compris de tous ».
Quelques chiffres pour la journée d’hier sont annoncés : 98% de grévistes sur les sites de l’Est, 99% au Tampon, 98% à Saint-Leu mais seulement 70% dans le Nord. L’explication : « des cadres proches de l’équipe de direction hésitent à se mettre en porte à faux avec elle », rétorque le syndicaliste UNSA qui souhaite garder l’anonymat.
A 12h la réunion entre direction et syndicats se poursuit dans les bâtiments administratifs du site de basculement de Bois-de-Nèfles Saint-Paul.