L’arrêté préfectoral durcissant la vente d’alcool dans les stations-service sera attaqué par les gérants de stations.
Ce mardi 13 mai, le syndicat réunionnais des exploitants de stations-service (SRESS) se réunit en assemblée extraordinaire. Les membres du bureau devront donner leur accord pour que le syndicat agisse en justice.
Le SRESS continue de contester l’application de l’arrêté qui est entré en vigueur le 23 avril 2014. Sa mise en place à La Réunion pénalisera l’activité commerçante – hors carburant – des stations, estiment les gérants. Une fois de plus, la répercussion d’une telle mesure pourrait se voir sur les emplois de pompistes.
Concrètement, depuis le 23 avril, la vente d’alcool à emporter dans les stations-service est interdite entre 18h et 20h. Quant aux boissons alcoolisées réfrigérées, elles sont interdites à toute heure. La même réglementation s’applique à tout commerce type camion-bar situé à 200 mètres (hors agglomération) et 100 m (en agglomération) des stations-service. Le syndicat tentera de démontrer que cet arrêté engendre une distorsion de la concurrence.
Afin d’illustrer son propos, Akbaraly Goulam, secrétaire du syndicat des gérants de stations-service, explique que la vente d’alcool représente l’emploi de deux à trois salariés dans une station qui en compte en moyenne 10 à La Réunion.
Le poste « vente d’alcool » est celui sur lequel la station « réalise le plus de marges, devant les trois autres piliers que sont la vente de carburant, le snacking et la vente de cigarette », explique le membre du bureau syndical. Pour avoir un ordre d’idée, la marge réalisée sur la vente de cigarettes oscille à 9%. Toutes ventes confondues, une station réalise une marge d’environ 15%.
Cet argumentaire économique ne manquera pas d’être communiqué voire rappelé au représentant de l’Etat à La Réunion une fois que le président du syndicat, Gérard Lebon, aura le feu vert de son bureau pour engager une action en justice.
Le bureau du syndicat de gérants de stations se réunira mardi aux alentours de 20h.