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« Les garçons, faites pleuvoir votre amour sur les filles et non des coups ! »

Quelque 300 élèves d’établissements scolaires dionysiens (écoles, collèges, lycées) ont formé une chorale, à l’occasion de journée internationale de la violence à l’égard des femmes. Pluie oblige, la manifestation organisée par l’association Le Cap (Club Animation Prévention de Saint-Denis) et l’Agence Chancegal, s’est déroulée dans l’enceinte de l’ancien hôtel de ville de Saint-Denis, et non […]

Ecrit par zinfos974 – le lundi 25 novembre 2013 à 16H36

Quelque 300 élèves d’établissements scolaires dionysiens (écoles, collèges, lycées) ont formé une chorale, à l’occasion de journée internationale de la violence à l’égard des femmes.

Pluie oblige, la manifestation organisée par l’association Le Cap (Club Animation Prévention de Saint-Denis) et l’Agence Chancegal, s’est déroulée dans l’enceinte de l’ancien hôtel de ville de Saint-Denis, et non dans les jardins de la préfecture.

Les élèves ont interprété avec brio, dans une salle qui ne se prête pas forcément à la chorale, la chanson de Zazie, « Aux armes citoyennes », devant un parterre d’officiels (Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, les députées Monique Orphé, Ericka Bareigts et Huguette Bello, Nadine Caroupanin, la déléguée régionale aux droits des femmes, et Naräi Charaï, présidente de l’Agence nationale pour la cohésion sociale, et Ronan Boileau, sous-préfet de la Réunion).

« Nous sommes tous responsables »

Une fois la chanson joliment interprétée, les élus et autres officiels ont prononcé leurs discours devant ces jeunes citoyens. L’occasion pour cette jeunesse de prendre conscience de ce véritable problème sociétal que sont les violences conjugales à la Réunion.

 

« La Réunion, hélas, est un des départements les plus touchés par les violences faites au femmes. Nous avons des statistiques qui nous font horreur. Nous sommes tous responsables. Tous ceux qui sont au coeur de ce problème savent que c’est dans la prévention et l’éducation que nous ferons reculer ce phénomène désastreux pour nos sociétés« , a expliqué le maire du chef-lieu, Gilbert Annette.

Des statistiques détaillées par la déléguée régionale aux droits des femmes, Nadine Caroupanin. « En 2011, six femmes ont succombé aux coups de leur conjoint. En 2012, nous comptabilisons cinq décès liés aux violences conjugales et en 2013 déjà quatre décès. Il y a trois fois plus de mortalité à la Réunion liée aux violences conjugales qu’au niveau national. L’inégalité entre les hommes et les femmes est encore malheureusement une réalité. Les violences conjugales, c’est la forme la plus dramatique de ces inégalités« . Elle a ensuite lancé au jeune public :« Cette mobilisation que vous faites, les jeunes, est essentielle pour l’avenir de la Réunion et pour changer les mentalités« .

Au niveau national ce ne sont pas moins de 148 femmes qui mortes sous les coups de leurs conjoints en 2012. « Une femme sur 10 sera victime de violences conjugales dans le courant de sa vie », souligne Naïma Charaï, la présidente de l’agence nationale pour la cohésion sociale, en déplacement à la Réunion, qui s’est déclarée « ravie de voir autant de jeunes travailler autour des comportements sexistes, autour de la prévention contre les violences faites aux femmes. »

« Il y a encore un travail à faire dans toute la société »

Quant à Huguette Bello, la députée-maire de Saint-Paul, elle souligne toutefois que s’il reste encore beaucoup de travail à réaliser, du chemin a été parcouru en une vingtaine d’années : « Je crois qu’à la Réunion il y a une conscience aujourd’hui et que les femmes portent plus plainte. Je suis convaincue de cela. La Réunion est petite : il y a des gendarmeries et des commissariats qui ne sont pas loin. Je suis persuadée que dans la France profonde, il y a moins de personnes, moins de femmes qui viennent déposer plainte parce qu’il n’y a pas cette proximité qu’il y a à la Réunion pour que les femmes fassent leurs démarches« , a-t-elle lancé.

Elle a également rappelé que les violences conjugales traversent tous les milieux sociaux : « Souvent, on a tendance à dire que les violences faites aux femmes concernent seulement les familles pauvres. Pourtant, dans la haute société, c’est encore pire parce que ce n’est pas dit. Pour garder sa position sociale, on ne va pas porter plainte. Il y a encore un travail à faire dans toute la société. Même à l’Assemblée nationale quelques fois, il y a des sifflets ! »

Le mot de la fin revient à trois collégiennes : « Les garçons, faites pleuvoir votre amour sur les filles et non des coups !« . Voilà qui est dit.

 

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