4800 euros. Voici la somme rondelette dont Fabien Dijoux, exploitant d’un champ de cannes de l’Ermitage-les-hauts (150m d’altitude environ), a dû s’acquitter pour les trois premiers mois de l’année.
« En réglant cette facture, j’ai du mal à payer mes autres charges », explique le fermier exploitant 8,5 hectares le long de la voie cannière, ouverte à la circulation depuis la livraison de la route des Tamarins.
« De l’Ouest au Sud-Ouest, le prix au mètre cube de l’eau demeure le même », affirme Frédéric Vienne, président de la FDSEA. Mais la situation s’avère beaucoup plus critique pour les planteurs du secteur Ouest qui exploitent à cette mi-altitude. « Les planteurs des hauts ont été plus arrosés », explique-t-il. Le schéma est simple : moins de pluie dans les bas entraîne une dépendance plus accrue à l’irrigation via l’antenne 4 du basculement des eaux.
« Rien que pour le poste « irrigation », cela me coûte entre 17 et 20 euros par tonne de canne », déplore Fabien Dijoux, là où des agriculteurs des hauts déboursent moitié moins. Cette année, il espère produire entre 64 et 80 tonnes, là où les 110 tonnes restent la norme.
Menace sur le foncier agricole
« A quoi bon avoir avoir financé à coups de millions l’antenne 4 (livrée en 2000, ndlr), » demande Frédéric Vienne, si c’est pour en arriver à un tel constat. Le syndicat adressera ses remarques à la CISE ainsi qu’au Département pour qu’un geste soit fait en faveur de cette cinquantaine d’agriculteurs concernés.
Une épée de Damoclès pèse par ailleurs sur nombre d’agriculteurs du même secteur, embraye Frédéric Vienne. Ces exploitants, qui sont dans la quarantaine, disposent actuellement d’un bail à ferme courant jusqu’en 2023. « Dans 10 ans, la plupart des agriculteurs qui sont là seront loin de prendre leur retraite. En conséquence de quoi nous demandons à ce que leur bail soit transformé en bail de carrière », argumente le président de la FDSEA. Cette astuce permettrait de garantir leur outil de travail jusqu’à leur retraite. « C’est déjà ça », souffle-t-il.
Les prochains jours seront donc placés sous le signe de discussions très attendues entre le syndicat et la SAFER, dont la mission est de gérer le foncier agricole. « On veut mettre la SAFER devant ses responsabilités », appuie Julius Metanire, représentant du secteur Ouest à la FDSEA. Plus généralement, c’est la menace immobilière qui pèse sur ces hectares à mi-pente logés au-dessus de Mont Roquefeuille qui laisse le syndicat sur ses gardes.