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Les extinctions massives de la biodiversité

A ce jour, 90 à 99 % des espèces ayant existé se sont éteintes. La très grande majorité a disparu dans le cadre d’un processus d’extinction normale, du fait de la durée limitée de l’existence biologique. Cette durée fluctue de 1 million d’années chez les mammifères, à 11 millions d’années chez certains invertébrés marins.   […]

Ecrit par Bruno Bourgeon – le lundi 12 septembre 2016 à 10H19

A ce jour, 90 à 99 % des espèces ayant existé se sont éteintes. La très grande majorité a disparu dans le cadre d’un processus d’extinction normale, du fait de la durée limitée de l’existence biologique. Cette durée fluctue de 1 million d’années chez les mammifères, à 11 millions d’années chez certains invertébrés marins.

 

Notre planète a aussi connu de nombreuses extinctions rapides du vivant : au cours des 540 derniers millions d’années, une vingtaine de crises plus ou moins intenses se sont succédé. La plupart sont dues à des éruptions volcaniques majeures comme en témoignent les trapps (empilement de coulées de lave formant des falaises en escaliers). Certaines extinctions ont été massives. Pourtant ces extinctions ont permis l’émergence de nouvelles formes de vie plus florissantes. Les extinctions massives jouent un rôle déterminant dans la biodiversité.

 

Voici les extinctions massives qui ont modifié à jamais la vie sur Terre.

 

– 444 MA (Ordovicien-Silurien), 1ère extinction massive : 85% de la vie marine s’est éteinte. Causes probables : 

– Une importante glaciation aurait entraîné la baisse du niveau des océans. On a pu déterminer en 2013 que plusieurs glaciations auraient causé l’extinction de la vie marine.

– Autre hypothèse : un rayonnement gamma pourrait avoir atteint la Terre.

– Enfin, on a constaté, à travers le monde, la présence élevée de phyto- et zooplanctons fossiles malformés par la pollution aux métaux lourds. La contamination aux métaux toxiques serait un facteur ayant contribué aux phénomènes d’extinction dans les océans anciens.

 

– 365 MA (Dévonien-Carbonifère), 2ème extinction massive : une série d’extinctions entraîne la disparition de 70 % des espèces animales, essentiellement marines : récifs, brachipodes, organismes benthiques. Les plantes et les arthropodes sont peu affectés. Cause probable : une importante glaciation aurait entraîné la baisse du niveau des océans.

 

– 252,6 MA (Permien-Trias), 3e extinction massive : la crise permo-triasique est sans doute la plus grave : plus de 90 % de toutes les espèces présentes disparaissent, aussi bien sur terre que dans les océans. Cette extinction massive s’est déroulée sur une période de 200 000 ans, avec une forte mortalité sur 20 000 ans. On parle d’écocide (destruction systématique et totale d’un écosystème). De nombreux enregistrements géochimiques attestent de perturbations majeures durant l’ensemble du Trias inférieur (les cinq millions d’années qui suivent l’extinction) : cycle du carbone anormal, océans acides, appauvris en oxygène et enrichis en gaz carbonique et en sulfures. Pendant 20 millions d’années, la Terre reste quasiment stérile et toxique. Quelques espèces survivent comme les diapsides : ils prendront la place des thérapsides (reptiles mammaliens) et formeront la lignée des dinosaures. Causes probables :

– La chute d’une comète de 11 km de diamètre aurait percuté la Terre avec une vitesse d’environ 16 km/s. Le cratère d’impact pourrait être localisé en Antarctique ou encore dans l’océan Pacifique (cratère sous-marin de Bedout). 

– Gigantesques éruptions volcaniques comme en témoignent les trapps sibériens

– Prolifération d’un microbe producteur de méthane : ce microbe aurait subitement émis des quantités massives de méthane relâchées dans l’atmosphère et les océans.

 

– 200 MA (Trias-Jurassique), 4e extinction massive : cette extinction tue 20 % des espèces marines, la plupart des reptiles et oiseaux, et les derniers grands amphibiens. Au total, la moitié de la diversité biologique sur Terre disparaît. Toutefois, cette crise permet aux dinosaures de s’imposer sur Terre. Causes probables :

– Dislocation de la Pangée : des éruptions volcaniques massives, qui ont duré au moins 600 000 ans, ont eu lieu dans la province centre-atlantique. Des chercheurs de l’Université d’Utrecht ont découvert qu’au moins 12 000 Gt de carbone (sous forme de méthane) ont été libérées dans l’atmosphère pendant 20 000 à 40 000 ans, d’où un réchauffement planétaire.

– Enfin, parmi les autres causes possibles figurent une météorite.

 

– 66 MA (Crétacé-Tertiaire), 5e extinction massive, la fin des dinosaures : tous règnes confondus, près de 6 à 8 espèces sur 10 disparurent, dont les grands sauriens. Les insectes et les petits mammifères ont en revanche bien résisté. La quasi-totalité du plancton marin disparut également. Aucun animal de plus de 20-25 kg n’a survécu sauf les crocodiliens. Cause probable : la collision de la Terre avec une météorite. Les derniers développements penchent sur la chute d’une météorite d’une dizaine de km de diamètre dans une région située dans l’actuel Yucatan, au Mexique. Le choc dans l’océan a été d’une puissance inouïe : l’équivalent de 5 milliards de bombes Hiroshima. Un gigantesque dôme de feu d’environ 6 000 °C prend forme et enfle à la vitesse de 20 km/s. L’onde de choc projette des éjections incandescentes à des centaines de km à la ronde qui, en retombant, font monter la température de l’atmosphère à 1 500°C. Un immense cratère de météorite, d’environ 200 km de diamètre se forme. Environ 1 h 30 après l’impact, celui-ci est réinvesti par les eaux qui avaient été expulsées. Elles s’engouffrent pendant une dizaine d’heures avec une puissance colossale qui fait monter le niveau moyen de l’océan, générant des méga tsunamis avec des vagues hautes de 300 m qui s’enfoncent profondément à l’intérieur des terres. Baptisé « Chicxulub », ce cratère a été découvert en 1991. Résultat : de nombreuses espèces se sont éteintes, y compris dans les océans mais moins dans l’eau douce où la présence de silicates de calcium – neutralisant l’acidité – a permis aux crocodiles et à d’autres espèces de survivre. De surcroît, ce cataclysme a eu lieu à un moment où l’activité volcanique de la Terre était intense comme en témoignent les trapps du Deccan en Inde.

 

Actuellement (Holocène), 6e extinction massive, la folie de l’Homme : actuellement, la perte de biodiversité est plus rapide qu’à aucune période de l’histoire de l’humanité. De nombreuses populations animales et végétales sont en déclin. L’activité humaine a accéléré le rythme d’extinction, qui est au moins 100 fois supérieur au rythme naturel, et ne cesse d’augmenter, certains biologistes renommés comme E.O. Wilson parlent de 1000 fois ! Résultat : l’extinction actuelle est comparable à une crise biologique majeure puisque d’ici 2050, 25 à 50 % des espèces auront disparu.Causes :

– Presque partout où les sociétés humaines se sont installées et ont prospéré, les grands animaux ont été massacrés, les écosystèmes durablement pollués et les habitats des autres espèces détruits. Or, plusieurs millions d’années sont nécessaires pour recouvrir une diversité biologique suite à une extinction massive.

– Ainsi, les activités non soutenables de nos sociétés ont amorcé une extinction de masse qui devrait sceller définitivement le sort de l’humanité : nous serons à la fois la cause et les victimes de cette sixième extinction de masse…

 

Voir : https://www.notre-planete.info/environnement/biodiversite/extinctions_massives.php

Dr Bruno Bourgeon, président d’AID, www.aid97400.re, #NuitDebout Réunion

 

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