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Les « exclus des exclus » de St-Denis ont leur abri de nuit

  Comment peut-on imaginer que, dans notre Département, il n’existe plus aucun abri de nuit pour les sans-abris et – seulement- trois centres d’hébergement? Une "carence" que n’a pas manqué de rappeler ce matin Monique Orphé, première adjointe à la mairie de Saint-Denis, avant de présenter les deux nouveaux, et premiers, abris de nuit qui […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 24 juin 2011 à 14H21

 

Comment peut-on imaginer que, dans notre Département, il n’existe plus aucun abri de nuit pour les sans-abris et – seulement- trois centres d’hébergement? Une "carence" que n’a pas manqué de rappeler ce matin Monique Orphé, première adjointe à la mairie de Saint-Denis, avant de présenter les deux nouveaux, et premiers, abris de nuit qui ouvriront d’ici six mois sur le chef-lieu.

Les enquêtes estiment à 400 à 800 sans abris sur notre île (un chiffre variable en raison de la difficulté à recueillir les données concernant ce public). Toujours plus de repas offerts, toujours plus de personnes en difficultés, et encore beaucoup de jeunes… Ce matin, le maire de Saint-Denis, Gilbert Annette, a simplement pris la parole pour rappeler le paradoxe qui existe entre notre société occidentale et la précarité qui augmente : "Ce qui a été l’un des tous premiers objectifs de l’homme, se protéger de la nuit et se mettre à l’abri est encore aujourd’hui, dans notre société développée et riche, une angoisse pour certains. Nous nous sommes d’ailleurs accoutumés à ce phénomène alors que c’est indigne de notre monde, de nous", a-t-il soutenu avec conviction.

Accueils de jour, structures d’hébergement, centres accueillant des publics spécifiques accueillent quotidiennement les personnes en grande précarité. A titre d’exemple, la boutique solidarité située rue Général de Gaulle a noté près de 18.300 passages dans son établissement et servi environ 14.300 petits-déjeuners. Du côté de la Croix-Rouge, 275 personnes ont été rencontrées dont 19 femmes en 2009.

Rares sont les structures qui proposent une solution d’hébergement aux sans-abris

Seul hic, "les structures d’accueil n’accueillent malheureusement pas les sans abris pour des raisons très diverses", précise Monique Orphé. Le 115, numéro d’urgence, en est une illustration concrète. Le service reçoit de nombreux appels mais ne peut pas honorer les demandes des sans abris qui souhaitent trouver un endroit pour dormir.

Les abris de nuit présentés ce jour par la mairie de Saint-Denis vont pouvoir répondre, en partie, à cela. C’est via le 115 que les SDF pourront prétendre à une place. L’accès sera refusé à toute personne dont le comportement pourrait entraîner des troubles graves à l’intérieur de la structure (consommation excessive d’alcool ou de substances illicites, troubles du comportement…)

"Nous parlons d’êtres humains, de nos frères et nos soeurs"

Ouverts dans six mois, deux locaux seront donc disponibles tous les soirs à partir de 18 heures, l’un pour les hommes dans la rue Monthyon (14 lits), l’autre pour les femmes dans la ruelle Turpin (9 lits). Selon l’enquête flash réalisée en janvier 2010 par l’ORS (Observatoire Régional de Santé), 130 personnes sans-abris ont été rencontrées dans le Nord: 87% d’entre eux sont des hommes, l’âge moyen étant de 42 ans.

Enfin, l’ouverture de ces cellules s’inscrit dans une démarche plus globale de lutte contre l’exclusion avec un partenariat fort entre l’EDSI (Espace Dionysien de Solidarité et d’Insertion), le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale), les CHRS (Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale), le CHU (Centre d’hébergement d’urgence, la Croix Rouge et la Boutique Solidarité Abbé Pierre.

Les élus de la ville étaient également fiers d’ajouter que la ville a procédé, depuis 2008, au relogement définitif de 80 sans-abris : 26 SDF ont été logés et 58 personnes orientées en centre d’hébergement. Et la liste d’attente est encore longue… 102 SDF patientent pour un logement et 169 personnes sont inscrites dans les fichiers pour intégrer un centre d’hébergement. "Nous parlons d’êtres humains, de nos frères et nos soeurs, qui n’ont pas tenu à la pression sociale, qui ont été rejetés, qui sont malades ou qui ont été fragilisés par des accidents de la vie. Ce sont les exclus des exclus", a conclu le maire, Gilbert Annette.

 

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