L’Insee a publié les résultats de son analyse de la pérennité des entreprises réunionnaises depuis 2010. Selon l’étude, réalisée auprès de 2.000 entreprises, la pérennité s’est améliorée avec 64% des entreprises créées en 2010 toujours en activité trois ans après en 2013, soit trois points de plus qu’en 2006 (+61%). La troisième année est en effet la plus indicative car c’est à ce moment-là que l’entreprise doit payer la totalité de ces charges. Certaines ne survivent donc pas.
Les entreprises les plus pérennes sont les sociétés tandis que les entreprises individuelles sont les plus fragiles. La pérennité des sociétés réunionnaises dépasse même cette de la métropole (83% contre 77%). Concernant les secteurs les plus robustes, les services sont en tête de liste avec sept entreprises sur dix atteignant leur troisième anniversaire. Mais ils ne représentent que 5% des créations d’entreprises de 2010. Le secteur du commerce connaît en 2010 une baisse de 10 points de son taux de pérennité par rapport à 2006.
Le profile du créateur de l’entreprise est aussi un facteur déterminant: les anciens chefs d’entreprise connaissent un taux de pérennité de 76% à trois ans. Pour les anciens entrepreneurs, les entreprises qui franchissent le cap des trois ans ne sont que six sur dix.
Un lien logique pourrait être fait entre cette constatation du profile du créateur et l’investissement initial élevé qui favorise la réussite du projet. En effet, les trois quarts des entreprises ayant eu un apport de 40.000 euros ou plus en 2010 sont toujours en activité en 2013. Le taux n’est que de 56% pour celles commencées avec moins de 2.000 euros.
Les entreprises créatrices d’emploi?
A défaut d’être les plus pérennes, les entreprises commerciales sont les plus créatrices d’emplois. Mais si elles ne perdurent pas, ces emplois finissent par être perdu. Au total 950 emplois ont été créés dans les entreprises pérennes mais 950 emplois ont aussi été perdus du fait des cessations d’activité. Une évolution nulle que l’on retrouve également en France mais qui est favorable à la perte de 20% des emplois qu’on a pu connaître à La Réunion en 2006.
La Réunion fait néanmoins globalement moins bien que la France mais selon David Lorion, délégué au développement économique de la Région Réunion, co-financeur de cette étude, « ce n’est pas si mal, sachant que l’on est à 10.000 km des zones de grande consommation« . Pour la Région, l’accent doit être mis sur la consolidation des organisations de micro-crédits et de dispositifs financiers pour aider les entrepreneurs « à se spécialiser, utiliser les nouvelles technologies et donc assurer une meilleure pérennité ».
Le directeur du pôle observatoire de la Chambre de commerce et d’industrie, Aziz Amode, également co-financeur, rappelle qu’une entreprise « bien accompagnée a plus de chance de pérennité ». « L’objectif de la CCI est de mettre les créateurs d’entreprises dans des parcours et de les conseiller. Les éléments de cette étude nous aident à le faire », explique-t-il.