Les associations de protection de l’environnement réagissent à l’annonce de la Préfecture qui envisage de réorienter la valorisation de la chair de requin, non plus pour l’homme mais pour l’animal.
Dans un communiqué, Jean Bernard Galvès, pour le collectif des associations environnementalistes, tente de démontrer que l’étude Ciguatera 2, devenue « Valo requin », et d’un montant de 260.000 euros, « ne repose sur rien de fiable ».
Selon lui, « l’agence de sécurité alimentaire n’en a toujours pas validé le protocole, et pour cause, sa commercialisation constituerait une prise de risque énorme que les autorités sanitaires ne peuvent assumer. Le programme pourtant déjà financé a donc modifié ses objectifs pour viser à une commercialisation animale. La pêche a commencé dans la précipitation, sans l’avis de la commission », déplore-t-il une nouvelle fois.
Les croquettes pour chien, qui risquent d’avoir le prix d’un produit de luxe à raison de la rémunération au kilo et du défraiement qui reviennent à chaque pêcheur, « représente pour nos amis à 4 pattes un risque mortel ».
Sa démonstration repose sur les études de l’Institut Pasteur de Madagascar sur la période 1993/1996, mentionnant la mort de chiens et chats lors des intoxications humaines. Plus récemment, les deux derniers accidents recensés à Madagascar remonteraient à novembre 2013, où 150 intoxications ont débouché sur la mort de 15 personnes, et à février dernier avec 9 intoxications dont un mort.
Pour les associations, le risque n’est pas à exclure localement puisque la circulation des requins entre les îles commence à être établie.
Par ailleurs, « la mise à mort de 90 requins de plus que les 24 déjà pêchés dans le cadre de Ciguatera 1 est totalement arbitraire. Ce nombre ne peut être considéré comme représentatif car la population des requins tigre et bouledogue n’est pas connue », poursuit le communiqué qui en retient aussi « l’effet désastreux en terme d’image pour La Reunion ».