Souvent trop hauts, les dos d’âne ou ralentisseurs sont de véritables épreuves pour les pneus et chassis de nos véhicules. Pourtant, ils sont bel et bien utiles. Instaurés dans une volonté sécuritaire pour calmer « les fous du volant » ou ralentir la vitesse de certains usagers pressés, ces dispositifs physiques mis en oeuvre sur la chaussée sont installés en priorité aux endroits accidentogènes (sortie d’école, ligne droite, descente…).
Aujourd’hui, ils ont envahi notre espace urbain. On recense environ 450 dispositifs ralentisseurs sur la commune de Saint-Denis. Rien que depuis le début de l’année, une trentaine de dos d’âne ont été posés pour un montant de 200.000€ environ. Tout en sachant que le prix à l’unité peut varier de 2000€ (la paire de coussins) à 10.000€ (plateau).
Leur présence parfois intempestive, mais aussi leur hauteur, pose question. Les citoyens se plaignent et doutent parfois de la régularité de ces petits « ponts » qui ornent nos routes… Du côté de la municipalité, on explique que ces dispositifs sont bien encadrés, que ce soit en terme de dimensionnement que de mise en oeuvre. Le chef lieu a d’ailleurs opté pour différentes technologies : le coussin berlinois, les ralentisseurs ou encore les plateaux traversants. Le choix variant selon la présence dans cette zone de transport en commun.
La mise en place de tous ces « casseurs » de vitesse relève par ailleurs des prérogatives du maire même si d’autres acteurs en font la pose, la Cinor et le Département. Sur le territoire communal précisément, ils sont installés à la demande soit de l’élu de secteur, soit du conseil de secteur où les riverains eux-mêmes expriment leur doléance en la matière.
Un dispositif qui est donc censé répondre au sentiment d’insécurité perçu par les usagers piétons de la route ou les riverains d’un quartier. Un sentiment vraisemblablement aléatoire et il n’est pas rare que la mise en place de ralentisseurs, après demande de riverains, finisse par susciter la gronde d’autres riverains et usagers de la route qui en ont marre de « courber le dos ».
En tout état de cause, selon les services de la mairie, il s’agit de la méthode la plus efficace pour diminuer les risques accidentels. Un argument qui semble ne pas satisfaire certains riverains et usagers de la route qui perçoivent ces ralentisseurs comme une véritable « pollution » de leur environnement. Ils ne leur restent plus qu’à ronger leur frein…