Revenir à la rubrique : Social

Les dockers réclament trois millions d’euros de préjudice à la COR

Evincés “comme des malpropres” du capital de la Coopérative ouvrière de La Réunion en 1994, deux cent quatre dockers demandent réparation des préjudices moraux et financiers subis depuis quatorze ans. Cent d’entre eux intentent une action devant la Commission d’arbitrage de la Confédération générale des Scop, mardi prochain.

Ecrit par Jismy Ramoudou – le vendredi 24 octobre 2008 à 07H26

Ils étaient plus d’une soixantaine hier à la Rivière-des-Galets, au Port, venus dire à la presse leur détresse, leur désespoir et leur espoir.
La détresse, ce sont ces quatorze années qui ont suivi leur éviction du capital de la Coopérative ouvrière de La Réunion, fondée en 1992 par Paul Vergès, actuel président de la Région Réunion et par deux cent vingt-six dockers.
“Paul Vergès l’est venu voir à nous, li l’a dit à nous, la COR sera le meilleur outil pour travailler, ce sera comme notre maison”. Ainsi la loi sur la mensualisation du travail des dockers, appliquée à partir du 1er août 1994, est passée sans dégâts.
Une fois cette loi entrée en application, Jacques Virin qui a succédé à Michel Dioflar au poste de directeur, a évincé deux cent quatre dockers associés, à l’issue d’un conseil d’administration. Une performance exceptionnelle réalisée au vu et au su de tous, qui n’a ému ni le syndicat CGTR Ports et Docks, ni les caciques du PCR ou d’un quelconque parti politique d’ailleurs.
Un directeur qui vire deux cents quatre dockers associés, du capital de leur société en leur envoyant un chèque de 2 000 francs, à l’époque, pour racheter leurs parts sociales, sans que cela n’offusque personne, c’est sans doute unique dans les annales. “C’était ça not désespoir. Personne i voulait parle de cette injustice, not’ syndicat l’avait lâche à nous. Beaucoup parmi nous i gagne ni lire, ni écrire”.
C’est également au cours de ce conseil d’administration mémorable, et sans convocation préalable, que “le directeur Jacques Virin a nommé Jacques Virin, président directeur général de la COR”. Jean-Bernard Gaillac et la plupart des dockers n’appréciaient ni l’ancien directeur, ni le nouveau PDG.
C’était surtout ses méthodes”. Jean-Bernard Gaillac a aussi attaqué Jacques Virin sur sa gestion. Dans un courrier à la Confédération générale des Scop, le docker dénonçait  le climat détestable pour les dockers. Quelques jours plus tard, Virin l’a viré, lui aussi.
Il est vrai aussi qu’il réclamait avec insistance les documents comptables de la COR. Une décision du tribunal de commerce lui a donné raison. Jean-Bernard Gaillac et la première centaine de dockers du collectif espèrent que la Commission d’arbitrage de la Confédération générale des Scop, leur donnera raison, mardi prochain.
“Ce sera un élément important pour les autres actions en justice et ce pour réclamer trois millions d’euros pour la première centaine de dockers. Ce chiffre sera revu à la hausse si nécessaire lorsque la justice nous permettra d’avoir accès aux documents administratifs et comptables de la COR. Mais cette fois-ci, nous demanderons réparation pour les deux cent quatre dockers”, précise Jean-Bernard Gaillac, porte-parole du collectif.
Et, les dockers semblent déterminés. “Nous l’est prêt à bloque le port s’il le faut. Faut pas band la, i oublie que nous l’a été à bonne école. C’est zot que la forme à nous”, explique un docker. “Maintenant, nous sa bataille pou nous, pou nout famille. Et ce ne sera que justice…”

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

L’avenir du Quotidien de La Réunion entre les mains du tribunal de commerce

Alfred Chane-Pane et Henri Nijdam ont défendu leur projet respectif de reprise du Quotidien, mercredi après-midi à la barre du tribunal de commerce de Saint-Denis. Le premier a fait valoir le fait qu’il détenait une imprimerie ultra-moderne, tandis que le second a rehaussé son compte courant d’associés à 1,5 million d’euros. Le délibéré interviendra le 3 avril.

Des personnels des Foyers départementaux de l’enfance alertent sur leurs conditions de travail

Des agents des Foyers d’accueil départementaux ont fait grève ce vendredi matin pour dénoncer un déficit structurel de personnels et de moyens ne leur permettant pas d’assurer l’encadrement des enfants placés dont ils ont la charge. Le syndicat FO réclame par ailleurs l’application du statut de la fonction publique hospitalière dans l’avancement des agents et dénonce le recours jugé trop fréquent aux contractuels et aux intérimaires.

Le service public en grève pour les salaires ce matin

L’intersyndicale CFDT – CFE CGC – CGTR – FO – FSU – SAIPER – Solidaires – UNSA a organisé ce mardi une manifestation des agents et contractuels du service public et de la territoriale à Saint-Denis et Saint-Pierre. Après les importantes mobilisations contre la réforme des retraites, l’interrogation sur la capacité à reprendre le combat demeure.

Le Bouclier Qualité Prix intègre maintenant des pièces automobiles

Le Bouclier Qualité Prix 2024 a été dévoilé ce lundi en préfecture. Le préfet annonce l’ajout d’une prestation et de quatre pièces automobiles. Pour les produits de consommation courante, les services de l’Etat ont pu figer les prix malgré l’inflation. Un exploit qui risque de ne pas être réédité l’année prochaine.