Le projet de loi de lutte contre le terrorisme, qui crée notamment une interdiction de sortie du territoire pour entraver les départs de jeunes Français candidats au jihad en Syrie, a été définitivement adopté par les députés hier à l’Assemblée.
Le texte renforce également la répression sur Internet avec la possibilité d’un blocage administratif des sites faisant l’apologie du terrorisme. Néanmoins, une personnalité nommée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) pourra contester ce blocage.
Tous les groupes politiques ont soutenu le texte, à l’exception des écologistes, qui se sont abstenus. Ces derniers estiment que plusieurs dispositions risquent de mettre en cause certaines libertés individuelles.
L’écologiste François de Rugy se demande si on ne va pas créer une catégorie de « présumés terroristes » et demande un contrôle par le juge des libertés et détentions.
De son côté, le député UMP Philippe Goujon a jugé que « l’urgence sécuritaire commande d’adopter sans délai ce projet de loi ». Même avis pour le Front de gauche et Marc Dolez, qui malgré quelques réserves, a estimé que le texte était parvenu à « cet équilibre délicat entre efficacité et respect des libertés fondamentales ».
En revanche, la frontiste Marion Maréchal-Le Pen s’est abstenue sur un texte « insuffisant » pour contrer « la multiplication des ennemis de l’intérieur ».