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Les dépenses de l’Ile de La Réunion Tourisme dans le viseur de la CRC

Le rapport définitif de la Chambre régionale des comptes sera inscrit à l’ordre du jour de l’assemblée plénière du Conseil régional du 10 avril. Mais Imaz Press a pu s’en procurer une copie qui retrace donc l’expertise des magistrats financiers sur le satellite de la Région créé en 2007.   Le rapport définitif couvre d’ailleurs […]

Ecrit par LG – le jeudi 02 avril 2015 à 17H54

Le rapport définitif de la Chambre régionale des comptes sera inscrit à l’ordre du jour de l’assemblée plénière du Conseil régional du 10 avril. Mais Imaz Press a pu s’en procurer une copie qui retrace donc l’expertise des magistrats financiers sur le satellite de la Région créé en 2007.
 
Le rapport définitif couvre d’ailleurs deux parties de mandatures régionales : la première présidée par Pierre Vergès jusqu’en 2010 et la seconde présidée par Jacqueline Farreyrol jusqu’en 2013. Ses critiques les plus vives vont à l’endroit de la deuxième partie de mandature.

C’est tout d’abord dans ses statuts « instables » que l’IRT est pointée du doigt. Alors que sa création devait fusionner cinq autres associations existantes, à savoir le Comité du tourisme de La Réunion, la Maison de la montagne, le Service régional loisirs et accueil, la Fédération réunionnaise du tourisme et le Relais départemental des gîtes de France, ces deux dernières entités subsistent. Pire, les budgets et les effectifs de l’IRT ont augmenté dans le même temps, s’étonne la CRC.

Elle cible également le paradoxe des moyens financiers engagés en promotion sur la période 2009-2013. Lesquels moyens ont atteint 45,8 millions d’euros (soit 57 % du budget total de l’IRT), alors que dans le même temps le nombre de touristes accueillis n’a pas bondi. Pire, il a reculé légèrement, passant de 421.900 en 2009 à 416.000 en 2013. Le président de Région Didier Robert, dans sa réponse à la chambre régionale, considère pour sa part que « les efforts financiers déployés par la Région au bénéfice de l’IRT ont produit leurs effets puisque malgré les crises économiques mondiales qui sévissent depuis 2008 et la crise requin, la destination Réunion a connu un record d’affluence en 2011 (471.268 touristes), et la fréquentation touristique a pu être maintenue à un niveau acceptable sans jamais descendre au niveau connu pendant la crise du chikungunya ».

Les magistrats marquent aussi leur incrédulité face aux campagnes promotionnelles jugées « inefficaces », « onéreuses » et d’un « positionnement marketing imprécis » sur la période analysée. C’est le cas des retombées des panneaux publicitaires diffusés au Parc des Princes, antre du Paris SG où évoluait  à l’époque un Réunionnais. Cette campagne est jugée peu convaincante.

La présence de l’IRT sur certains salons est considérée comme hasardeuse, « sans lien avec le tourisme » et sans étude préalable sur les retombées attendues pour la destination. Le Festival de Cannes est l’un des exemples symboliques choisi par la Chambre régionale des comptes pour illustrer son propos. En 2012, la participation de l’IRT sur la Croisette a coûté 40.000 euros et en 2013 46.405 euros, « hors frais de déplacement des salariés et des administrateurs ». Une présence justifiée tant par l’IRT que la Région par le lancement, dans le même créneau, d’une stratégie promotionnelle « La Réunion Terre d’images »  amorcée pour faciliter la venue de réalisateurs de longs et courts métrages dans notre île.

A côté des budgets consacrés par l’organisme à la promotion de la destination, le rapport fixe son attention sur le manque de rigueur dans l’utilisation de la carte bleue de l’IRT par sa présidente de l’époque, Jacqueline Farreyrol, au « restaurant du Sénat », donc« en dehors des missions validées« . Même écarts pour les frais de mission des salariés en déplacement alors que leur indemnité journalière était censée compenser les dépenses engagées hors de la Réunion. Les règles édictées par l’organisme lui-même ont été foulées lors des réservations de billets en « classe confort à certains salariés », alors que ces extra étaient réservés jusqu’en 2010 aux seuls administrateurs de l’IRT.

Dans son droit de réponse, l’actuel président Patrick Serveaux indique que les recommandations de la chambre « sont aujourd’hui suivies ou en phase de l’être ».

Le rapport, déjà en possession des élus convoqués pour le 10 avril, doit être débattu publiquement « lors de la plus proche séance plénière » comme l’oblige, à chaque publication de rapport définitif, la Chambre régionale des comptes.

 

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