L’atmosphère était électrique ce mercredi dans l’hémicycle du Palais Bourbon. Il faut dire que depuis quelques semaines, la réforme des retraites mobilise dans la rue comme dans les rangs des parlementaires de l’opposition. Pourtant, hier, c’est l’ensemble de la politique menée par le gouvernement en Outrer-mer qui a occasionné plusieurs tribunes. Budget 2011 pour l’Outre-mer et investissements, le député-maire de Saint-Joseph a vivement critiqué les actions du gouvernement en direction des DOM.
« L’Outre-mer n’a jamais été aussi mal traité…«
Premier membre du gouvernement à être visé par le parlementaire réunionnais, le ministre en charge du budget sur la question des « conséquences du budget 2011 concernant l’Outre-mer« . Selon Patrick Lebreton, les promesses mises sur la table le 8 septembre dernier par François Baroin n’ont pas été respectées. Ce dernier ayant indiqué qu’il n’impacterait pas les « mesures de soutien à l’investissement en Outre-mer« . Dès lors, l’élu du Sud de la Réunion estime que « le gouvernement (s’apprêterait à) détourner au moins 330 millions d’investissement par an loin de nos entreprises« , avant d’ajouter que « cet abandon des entreprises ultramarines aura pour effet immédiat de ralentir brutalement une activité économique déjà exsangue« , évoquant par là les activités du secteur du BTP.
Le député de la 4ème circonscription dénonce ainsi « l’abandon total de 2 millions de français d’Outrer-mer par le gouvernement« . Remonté contre la gouvernance du chef de l’Etat, à l’image de son parti à la rose au poing, Patrick Lebreton n’hésite pas à affirmer que « l‘Outre-mer n’a jamais été aussi mal traité » que sous Nicolas Sarkozy. Ceci étant, le président de la République n’est pas le seul à avoir été visé par les critiques de l’opposition parlementaire puisque la ministre de l’Outrer-mer en a également fait les frais : « Marie-Luce Penchard est la pire avocate de l’Outre-mer au gouvernement, malgré l’espoir que la nomination d’une ultramarine à ce poste pouvait susciter« , expliquait l’élu ce mercredi après avoir condamné des déclarations jugées « ahurissantes » de la part de la ministre guadeloupéenne.
« Si la situation économique dans laquelle la droite a mis la France depuis 2002 impose des mesures drastiques, il est scandaleux de faire payer d’abord à l’Outre-mer, donc aux plus faibles, la facture d’une gestion calamiteuse« , poursuit le député-maire. Et de conclure qu’il est particulièrement « cynique qu’une ultramarine se charge de la liquidation économique et sociale de l’Outre-mer« . Pas sûr que la ministre de la rue Oudinot apprécie…