Notre département a dû déplorer une 31ème victime sur les routes en 2015 dimanche dernier. Un nouveau drame qui intervient alors que les autorités multiplient les contrôles et la communication qui va avec.
Maurice Barate, secrétaire général de la préfecture, commente cette triste actualité tout en gardant comme objectif de remobiliser toute la chaîne de la sécurité routière, des agents de la force publique aux usagers de la route.
« Les forces de police et de gendarmerie ont effectué rien que sur ce seul mois de juillet, plus d’une dizaine de contrôles en zone police et également une dizaine en zone gendarmerie », indique-t-il pour poser le décor.
Cette présence accrue et cette visibilité médiatique répondent avant tout au constat du nombre d’accidents mortels ces dernières semaines, mais aussi à une « forme de relâchement qui peut coïncider avec la période des vacances », synonyme de plus grande liberté pour les jeunes conducteurs, notamment lors des week ends.
« Nous savons que les routes réunionnaises sont très empruntées, que les Réunionnais sont très attachés à la voiture, mais il y a à La Réunion comme ailleurs les mêmes phénomènes qui sont constatés, à savoir des comportements dangereux liés à la consommation d’alcool et de stupéfiants. S’ajoute à cela la vitesse ».
Le week-end dernier, le secrétaire général a d’ailleurs pu le constater de visu sur la route des Tamarins. Accompagnant le colonel Auffret et le commandant Héchard, Maurice Barate n’en est pas revenu. « En à peine une heure, les gendarmes ont déjà constaté plus d’une quinzaine d’infractions liées à une vitesse entre 15 et 30 km au-dessus de la limite autorisée. Donc nous ne sommes pas en présence d’excès à la marge, mais bien d’excès francs, intentionnels. »
« Les réseaux sociaux, c’est un plus »
Pour le secrétaire général de la préfecture, qui remplace pour l’occasion la sous-préfète de Saint-Benoît en charge de la sécurité routière, la fermeté des forces de l’ordre répond avant tout à « une réalité de l’accidentologie – celle de la très grande implication de la vitesse dans les statistiques – qui a malheureusement fait le deuil de certaines familles par le passé. »
Maurice Barate aborde aussi la nouveauté que constitue l’approche préventive des gendarmes qui n’hésitent pas à annoncer quand et où des contrôles auront lieu via leur page Facebook, comme vendredi après-midi dernier sur la RN1 entre Saint-Leu et l’Etang-Salé. Une précision jamais atteinte même lors des opérations route bleue.
Il s’agit pour lui d’une double mission. « La sécurité routière et l’éducation routière sont deux choses qui doivent être régulièrement répétées parce qu’on se trouve dans des variations saisonnières liées au mauvais temps par exemple ou à la fréquentation qui peut varier sur les routes selon les périodes. L’aspect communication n’en est qu’une facette. Les réseaux sociaux, ça ne sert pas qu’à ça mais c’est un plus, surtout vers le public des jeunes conducteurs », selon lui.
L’autre explication revient à « dire aux usagers, en annonçant à l’avance que des contrôles auront lieu, qu’ils peuvent circuler avec un maximum de sécurité s’ils respectent toutes les consignes et les limites. Chaque mort qui peut être épargné, c’est une grande satisfaction mais c’est aussi un message qu’il faudra renouveler inlassablement. »