« Toutes les collectivités devront s’y conformer, mais quand une loi fixe une date butoir, beaucoup de collectivités vont attendre le dernier moment avant de l’appliquer. Les produits sont déjà achetés donc ils attendent le dernier moment. Ils seront contraints d’arrêter mais derrière, il n’y a pas forcément de solution alternative », explique Jérôme Masson, chargé de projet Ecophyto pour les zones non-agricoles.
De plus, quelques exceptions sont faites, pour les cimetières et les lieux qui peuvent être fermés au public pendant la période de traitement comme les stades, terrains sportifs ou pépinières communales. « La loi n’est pas vraiment complète, l’interdiction n’est pas totale alors il reste tout de même quelques zones d’ombres », soulève Jérôme Masson.
Une autre loi commentaire devrait venir renforcer ces dispositions en janvier 2019, cette fois-ci avec l’interdiction de ces produits chimiques de synthèse pour les particuliers. Seuls les produits utilisables pour l’Agriculture biologique pourront être utilisés, ainsi que des produits de biocontrôle: macro et micro organismes, les phéromones et les substituts naturels d’origine végétale.
En ce qui concerne les collectivités, il n’y a pas encore de sanctions prévues en cas de non-respect de la loi, en l’absence d’un décret d’application. En attendant, l’organisme Ecophyto a créé une charte régionale regroupant les collectivités signataires autour d’un engagement sur trois niveaux progressifs dans l’alternative aux pesticides.
« Huit collectivités ont déjà signé et c’est en cours pour deux supplémentaires, soit un tiers des communes », précise Jérôme Masson. « Il va y avoir un temps d’adaptation, nous sommes dans une démarche de formation pédagogique aux alternatives, comme par exemple utiliser les débroussailleuses au lieu des désherbants », conclut le chargé de projet Ecophyto.