« Le service public disparaît, au profit d’un service commercial. On parle de continuité territoriale, mais ce n’est pas le cas » explique Bruno Aporchat. La Poste applique en effet une tarification différente pour l’envoi des colis, mais également de tous les envois suivis, Chronopost et colis express. Un tarif est uniforme pour tout l’hexagone, puis les Outre-Mers sont segmentés en deux zones.
7,50 € pour la métropole contre 13,90 € en provenance de la Réunion
La zone 1 comprend la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion, Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Martin et Saint-Barthélémy. La zone 2 comprend les TAAF. Pour un colis d’un kilo payé 7,50 € en métropole, la zone 1 (dont la Réunion fait partie) va payer 13,90 € pour un envoi en métropole et 16,60 € pour les TAAF. Pour un colis de 10 kilos, le tarif va passer de 18,90 € à 45,50 € à la Réunion et 96 € en zone 2.
« Le timbre à un euro, on va y arriver »
Le syndicat PTT Sud dénonce une situation « discriminatoire ». « Il n’y a pas de population de seconde zone, on demande que les tarifs soient égaux pour tous » souligne le syndicat. Face à l’argument de l’éloignement géographique et donc le surplus de transport et de carburant, le syndicat réplique :« C’est la notion même de service public. On est censés être égaux. C’est cette notion même de service public qui se perd aujourd’hui ».
Le syndicat souligne également dans la même foulée l’augmentation annuelle depuis 3 ans du pris du timbre, entre 10 et 15% chaque année. « Le timbre à un euro, on va y arriver », déplore David Aure.
« À se demander si la poste veut que les gens continuent d’envoyer du courrier? » s’interroge le secrétaire général de PTT Sud.
Egalement pointée du doigt, la nouvelle directive pour la Poste de mettre fin aux contrats en CDD pour faire appel à des intérimaires. « Il y a de l’activité, il devrait y avoir de l’emploi. On ne peut pas prendre ce genre de décisions sur un territoire touché par le chômage comme La Réunion » conclut Michel Johny.
L’action est soutenue par le Député Jean-Hugues Ratenon, qui a précisé vouloir également alerter la ministre des Outre-Mer sur le sujet. Le syndicat portera cette question de la péréquation tarifaire devant le prochain comité organisé par le ministère de l‘Économie le 7 novembre prochain.