Cette nuit, des chiens sont revenus attaquer les cabris de Raymond Chane-Po-Line, dans son parc de la Rivière Saint-Louis. À trois heures du matin, l’éleveur effectue une ronde, et les chiens sont là, au beau milieu de son parc à bêtes, près des cadavres de dix cabris.
C’est un homme totalement désemparé qui s’exprimait ce matin sur les ondes de Freedom. Les chiens ont tué tous les cabris qui lui restaient, car les quelques bêtes encore en vie ce matin devront être achevées, trop blessées pour survivre. C’est la troisième fois cette semaine qu’une meute de chiens s’en prend au cheptel de Raymond. « Ils ont massacré tout mon cheptel, c’est fini, je vais pointer au chômage », dit l’éleveur, qui se dit « pétrifié ».
Depuis dimanche, Raymond effectue des rondes de nuit, craignant que les chiens ne reviennent décimer ses bêtes. Ne lui restent maintenant que 600 volailles, plus un seul cabri. « Je n’ai plus qu’à mettre la clef sous la porte, quand j’aurai vendu les 600 volailles », dit-il, totalement abattu. Il a eu le temps de voir les chiens, il s’agit de deux malinois, et d’un molosse croisé rottweiler doberman.
Raymond s’est fait griffer au bras en faisant fuir les chiens, et dans un élan de colère, s’écrie « Le premier chien que je vois, je lui roule dessus avec mon 4×4. Les associations de protection des animaux, est-ce qu’elles vont m’indemniser? ». Une colère compréhensible, car la situation financière de ce travailleur va bientôt être catastrophique, il a tout perdu, des années de travail parties en poussière.
L’homme a travaillé toute sa vie, qu’il pleuve ou qu’il vente, sans un jour de congé, les bêtes nécessitant des soins quotidiens, et les papiers qu’il a dernièrement reçus lui indiquent que sa retraite, s’il la prenait actuellement, s’élèverait à 171€. « La banque va me mettre le couteau sous la gorge. », dit Raymond.