Le dispositif déployé ce matin dans le ciel et sur l’eau des plages de l’Ouest a laissé pantois plus d’un badaud. Entre ceux qui demeuraient admiratifs devant une telle démonstration de force et ceux qui attendent une solution durable, le sentiment général penchait plutôt pour une perte de temps et un gaspillage des moyens publics.
Même si son droit de réserve tout légitime ne lui autorise pas une telle prise de position, le lieutenant colonel du SDIS, Dominique Fontaine, avançait, en discutant hors caméra, qu’un tel dispositif ne pouvait pas être tenu à la longue. A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle donc, mais un tel déploiement ne pourra être reconduit indéfiniment.
"L’objectif de la matinée était de savoir si nous pouvions passer d’une flamme rouge à orange", réplique avec tranquilité le sapeur-pompier.
"Le risque requin existe, il a toujours existé à la Réunion"
Bien conscient des limites du dispositif, il en vient à une appréciation évocatrice, pour ne pas dire fataliste. "Le risque zéro n’existe pas. Le risque requin existe, il a toujours existé à la Réunion. Maintenant, il s’agit de savoir quel dispositif pérenne on pourra mettre en place dans les prochains jours".
La réunion en mairie de Saint-Paul donnera sans doute des débuts de réponse à cette situation insolite. A ses côtés, toujours hors caméra, Emmanuel Séraphin, adjoint à la mairie de Saint-Paul, s’interroge sur le coût financier pour sa seule collectivité. L’élu fait d’ailleurs le parallèle avec l’immense incendie du Maïdo, en octobre 2010, avec un sapeur pompier présent au poste de MNS de Boucan Canot.
Dans l’esprit du lieutenant-colonel, l’initiative de la matinée, qui ne devait durer que jusqu’à 9h et bien qu’inédite, doit préfigurer d’un dispositif d’alerte pour faire évacuer les baigneurs en cas de présence d’un squale à proximité. Un dispositif d’alerte qui devra forcément se dessiner sans l’aide coûteuse d’un hélicoptère.