La Chambre d’agriculture continue de se mobiliser pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
Une nouvelle démonstration en a été faite ce matin dans le verger de l’agriculteur Philippe Fontaine, à Petite-Ile, où la technique de l’enherbement a été présentée. Le président de la Chambre, Jean-Bernard Gonthier, et le maire, Serge Hoarau, ont assisté à la démonstration.
L’enherbement consiste à entretenir un tapis végétal (appelé couvert), naturel ou semé, entre les rangs d’une culture. Cette technique est très utilisée en métropole dans le milieu viticole. Couvrir d’herbes les vergers toute l’année est un choix fait par certains agriculteurs de l’île. Son adoption par plus d’agriculteurs passe donc par une campagne d’information et de médiatisation.
Face à l’évolution de la réglementation et les objectifs fixés par le Grenelle de l’Environnement sur la réduction de l’usage de produits phytosanitaires, l’enherbement et le travail du sol deviennent des alternatives au désherbage chimique. La Chambre d’Agriculture de La Réunion prend donc très au sérieux cette méthode qui allie respect de l’environnement et diminution de coût pour l’agriculteur. En effet, les parcelles enherbées protègent les auxiliaires des cultures, ces êtres vivants qui détruisent les ravageurs ou atténuent leur prolifération. Mais la liste de ses avantages ne s’arrête pas là.
Lutte indirecte contre l’érosion
L’agriculteur utilisant cette méthode aura la possibilité de moins utiliser de traitement en herbicides et travaillera avec l’équilibre naturel qui s’installe au sein de sa parcelle.
La pratique de l’enherbement modifie également les propriétés physico-chimiques des sols en augmentant la teneur en matières organiques, ce qui a pour effet induit de favoriser le cycle de l’activité biologique. D’une pierre deux coups, la capacité en rétention d’eau et d’absorption des éléments minéraux sont optimisées. L’érosion du sol s’en trouve grandement freinée grâce à l’infiltration aux dépens du ruissellement de l’eau.
L’UE oriente doucement les agriculteurs vers les méthodes écologiques
Le système de mesures agro-environnementales est une des principales réponses aux demandes de la société en faveur d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Les mesures agro-environnementales sont cofinancées par les États membres de l’Union européenne. La participation de l’UE en faveur de ces mesures s’est élevée pour la période 2007-2013 à près de 20 milliards d’euros, ce qui équivaut à 22% des fonds consacrés au développement rural.