Les Grecs ont dit « Oxi » (non) hier à la dernière proposition de réformes formulée par les autres pays européens.
Selon les résultats définitifs du ministère de l’intérieur publiés dans la nuit, le « non » l’a largement emporté avec 61,31 % des suffrages, avec une participation autour des 60 %.
Le premier ministre Alexis Tsipras, qui avait mis son mandat en jeu, a salué dans la soirée la nette victoire du non et a déclaré que son gouvernement était prêt à retourner dès aujourd’hui à la table des négociations pour permettre reprendre les discussions avec les autres pays européens et obtenir une réouverture des banques grecques, fermées depuis une semaine.
Il a rappelé que pour lui, cette nette victoire du « Non » était un mandat donné par les Grecs pour trouver une solution viable avec l’UE et non pas pour aller à l’affrontement avec l’Europe : « Etant donné les circonstances difficiles à l’heure actuelle, vous avez fait un choix très courageux. J’ai tout à fait conscience que le mandat que vous m’avez confié n’est pas celui d’une rupture avec l’Europe, mais un mandat pour renforcer notre position aux négociations afin de rechercher une solution viable« .
Une position qui n’est apparemment pas partagée par tout le monde. François Hollande recevra Angela Merkel ce soir à l’Elysée pour faire un point et un sommet de la zone euro se tiendra demain mardi, après une réunion des ministres des Finances des 19 pays de la zone euro. Mais, premier à régir dès hier soir de Berlin, le ministre allemand de l’Economie, Sigmar Gabriel, a toutefois jugé « difficilement imaginables » de nouvelles discussions. Sortie ou pas de la zone Euro, telle est désormais la question pour l’UE face à ce « non » massif.
Quoi qu’il en soit, l’euro et les marchés asiatiques étaient en repli ce lundi matin après la nette victoire du « non » grec, un résultat qui laisse craindre aux investisseurs une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro. L’indice Nikkei perdait 1,4% à la bourse de Tokyo tandis que l’indice MSCI, plus large, des valeurs Asie-Pacifique hors Japon reculait de 0,5%. Le gouvernement japonais a indiqué qu’il se tenait prêt à réagir si cela était nécessaire sur les marchés et qu’il était en contact étroit avec les autres pays.
L’euro de son côté concédait 0,8% par rapport au dollar à 1,105 dollar après être descendu jusqu’à 1,0967 et par rapport au yen à 134,53.