L’année débute fort aux Avirons qui connaît des turbulences au sein de son conseil municipal. Vendredi déjà, l’opposition emmenée par Eric Ferrere, Colette Caderby et Jacky Grondin avait montré sa désapprobation dans le manque d’information du premier magistrat de la ville Michel Dennemont dans l’avis de la préfecture sur le PLU de la ville adopté deux mois plus tôt.
C’est « dans le souci d’éclairer les Avironnais sur les raisons de notre départ du conseil municipal du 7 janvier dernier et surtout pour porter à leur connaissance les manœuvres indignes du maire des Avirons qui voulait faire passer en force un PLU non conforme à la loi et désavantageux pour nos concitoyens » que s’est tenue cette mise au point devant la presse.
Une mairie fermée pour ne pas réceptionner le courrier de la préfecture ?
Le premier accroc arrive l’année dernière. Le projet de PLU arrêté lors du conseil municipal du 15 janvier 2010, présentait des extensions nettes qui se montaient à 62 ha supplémentaires, soit un excédent de 36 ha pour lequel le service de la légalité de la préfecture avait émis un avis défavorable le 16 avril 2010. Ordre ayant été donné à la mairie de revoir sa copie.
Deuxième épisode, cette fois en fin d’année dernière. Le 5 novembre 2010 en conseil municipal, le maire Michel Dennemont présente à nouveau son PLU et le fait approuver par son conseil. Un PLU que l’opposition qualifie de « quasiment identique au précédent », c’est-à dire toujours en non-conformité avec le SAR 1995. Notamment, il affiche un dépassement des surfaces préconisées par le SAR de plus de 16 ha cette fois-ci.
Dernier épisode donc (provisoire à n’en pas douter), vendredi dernier lors du conseil municipal, la mise à disposition pour l’opposition de l’avis de légalité émanant de la préfecture sur le PLU de la ville. « Nous avons demandé au Maire de donner lecture au Conseil des observations de la Préfecture. Ce dernier a refusé » révèle l’opposition. Seule et unique raison selon elle : la préfecture aurait une nouvelle fois désapprouvé le PLU en moins d’un an. Plus cocasse selon Eric Ferrere et ses amis, le maire aurait ordonné la fermeture de la mairie le 15 décembre dernier pour que celle-ci ne puisse réceptionner l’avis de la préfecture (le délai pour avis arrivant à échéance).
Un outil de propagande électorale.
Pour conséquence selon l’opposition, le PLU n’étant pas exécutoire, il n’existe pas. Le document de référence reste donc le Plan d’occupation des sols de 1998. Dans ces manœuvres, l’opposition voit un moyen de maintenir un chantage électoral.
« A chaque élection, le POS et aujourd’hui le PLU, servent d’outil de propagande électorale et de moyen de pression sur tous ceux qui attendent le déclassement de leur parcelle. Le Maire à fait le choix de garder sous le coude et jusqu’au bout une bonne partie de ces surfaces (environs 30 ha) pour maintenir et tenir les nombreux petits propriétaires dans l’attente et l’espoir », histoire de s’assurer qu’ils voteront bien pour lui poursuit l’opposition, qui n’exclut pas d’agir devant le tribunal administratif voire au pénal.