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Les Archives d’outre-mer ouvrent les documents des condamnés aux bagnes coloniaux

De 1852 à 1953, la France a exilé plus de 100.000 personnes (criminels, délinquants récidivistes, ou condamnés politiques) dans ses colonies pénitentiaires, entre autres en Guyane et en Nouvelle-Calédonie. Le fonds des bagnes coloniaux, aujourd'hui conservé aux Archives nationales d'outre-mer à Aix-en-Provence, constitue une ressource pour la recherche sur ces institutions répressives autant que pour la mémoire des personnes concernées. Les archives nationales d’outre-mer viennent ainsi de mettre en ligne les fonds de l’administration pénitentiaire coloniale.

Ecrit par Ludovic Grondin – le jeudi 12 mai 2011 à 07H35

Les [Archives nationales d’outre-mer]url:http://archivesnationales.culture.gouv.fr/anom/fr/ mettent en ligne à la fois les fonds de l’administration pénitentiaire coloniale et la base de données nominative donnant accès aux dossiers individuels des condamnés écroués avant 1891.

Outre les condamnés, la France a envoyé dans les bagnes coloniaux de nombreux opposants politiques du second Empire et les acteurs de plusieurs soulèvements de la deuxième moitié du XIXe siècle (l’insurrection de 1851, la Commune de 1871, les révoltes de 1871 en Algérie et à la Martinique, etc.). Au-delà de chaque personne, se dessine donc une histoire politique et sociale de la France métropolitaine et coloniale du XIXe siècle.

Avec ces publications électroniques, les Archives nationales d’outre-mer poursuivent leur travail de valorisation du fonds des bagnes déjà engagé avec la publication en 2007 de l’ouvrage « Lettres du bagne » dans leur collection Histoires d’outre-mer, et la mise en ligne en 2010 de deux expositions virtuelles sur leur site internet.

Les bagnards comme main-d’oeuvre bon marché après l’abolition de l’esclavage

Les articles concernent ainsi presque exclusivement les bagnes des deux colonies de Guyane et de Nouvelle-Calédonie, et couvrent essentiellement la période 1852-1953. Notons également que l’on trouve des informations sur d’autres territoires pénitentiaires ayant reçu des déportés politiques (les îles Marquises notamment) ou des forçats à Madagascar.

L’envoi dans cette terre lointaine présentait en effet un double avantage, précisent les Archives nationales d’outre-mer dans leur présentation de cette mise à disposition des documents d’époque. D’une part, la disparition, sans retour possible, de la population dangereuse bien loin de la métropole. D’autre part, le remplacement avantageux, pour la mise en valeur d’une colonie qui stagnait, des esclaves libérés en 1848 par une autre main-d’œuvre aussi peu coûteuse.

 

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