Le budget de la communauté de communes Casud est-il équilibré artificiellement ? André Thien Ah Koon et son homologue de l’Entre-Deux le pensent fortement. Ils n’ont toujours pas digéré la prise de parole de leurs collègues Patrick Lebreton et Olivier Rivière en pleine séance du conseil communautaire, le 20 avril.
Au cours d’une conférence de presse ce lundi après-midi au siège de la Casud, les deux maires « amis » se sont livrés à un exercice pédagogique, chiffres à l’appui. L’objectif : faire comprendre aux administrés de la Casud que leurs opposants de Saint-Joseph et Saint-Philippe tentent de maquiller les comptes de l’interco’. Qui dit vrai ? Pour le savoir de façon incontestable, Tak et Valy en appellent au préfet et donc aux magistrats financiers de la chambre régionale des comptes.
Avant que cette perspective ne se confirme de façon automatique si les élus n’arrivent pas à s’entendre sur le (vrai) budget à arrêter, le duo en appelle leurs collègues à discuter autour d’une table. Pas sûr que les propos tenus lors de ce point presse n’incitent Patrick Lebreton et Olivier Rivière à s’y attabler. « Le conseil du 20 avril s’est transformé en pugilat dont le but était de masquer la réalité des faits graves relatifs à la situation budgétaire de la Casud », maintient Tak. Autre passage : « Les maires de Saint-Joseph et Saint-Philippe ont fui pour éviter toute discussion ou arbitrage », déplore-t-il. Les intéressés apprécieront.
Argument contre argument, les 1ers magistrats du Tampon et de l’Entre Deux avancent leur lecture du budget de l’interco.
Tak conserve dans son viseur l’élaboration des « contrats signés par l’ancienne gouvernance pendant la campagne des municipales et qui ont plongé les comptes de la Casud dans le rouge ». Le surcoût est de 8,1 millions d’euros pour les contrats de collecte, du syndicat mixte de traitement des déchets et des transports. « Sans ces trois nouveaux contrats signés à la veille des municipales, nous aurions été en situation d’équilibre », selon le scénario budgétaire qu’il soutient. A ses côtés, Bachil Valy définit le budget appuyé par l’autre binôme de la Casud comme « insincère ». Un budget voté sans que les restes à réaliser n’y soient intégrés.
« Si la recherche à l’équilibre doit passer par la manipulation des chiffres et par des tours de passe-passe comptables, pour faire reporter les déficits en 2016, après les régionales, il ne faut pas compter sur moi. Je rejette cette méthode de travail. J’ai choisi de travailler dans la transparence et la vérité, même si celle-ci est difficile à entendre », affirme le maire du Tampon.
S’il réprouve toute tentative de politiser le dossier contre son ennemi juré Didier Robert (ancien président de la Casud), André Thien Ah Koon interprète l’attitude de ses opposants de faire capoter son vote de budget déséquilibré comme étant leur embarras de parler déficit à quelques encablures des régionales. « Dois-je rappeler que M. Lebreton a déclaré sa candidature aux régionales le soir même de ce conseil manqué… », rappelle bien habilement André Thien Ah Koon.
Au 4 mai 2015 donc, « la Casud n’a aucun budget 2015 valablement voté », puisque la séance du 20 avril s’est poursuivie malgré la levée de séance de son président. Cette certitude, le duo le tient du cabinet d’avocats Guillaume Dumas-Philippe Petit à Lyon, lequel collabore depuis des années avec l’intercommunalité réunionnaise.
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Un extrait du courrier des avocats lyonnais de la Casud. Il confirme que les affaires votées après l’affaire N°3 sont illégales
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La démonstration du maire de l’Entre-Deux :