Le tribunal administratif de Saint-Denis a donné raison à l’ADEFAR qui avait formulé un recours contre l’arrêté préfectoral du 25 mars 2013 par lequel le préfet de La Réunion prévoyait un dépistage « facultatif » de la leucose bovine enzootique dans le département. Une mesure contestée au vu de l’état sanitaire déjà dégradé du cheptel réunionnais.
La leucose est une maladie d’origine virale, non transmissible à l’homme, mais inscrite sur la liste des maladies réputées contagieuses. Le virus infecte principalement les animaux de plus de 2 ans, avec un pic d’incidence entre 5 et 8 ans.
Les symptômes sont variés : apparition de plaques urticaires, formation de tumeurs, inappétence ou encore troubles respiratoires débouchant inexorablement sur la mort en quelques semaines.
Une baisse de productivité avérée
Dans les articles scientifiques concernant cette maladie, il est indiqué que sous sa forme inapparente reconnue sérologiquement, elle provoque des troubles dans l’élevage se traduisant surtout par une baisse de la production lactée.
La leucose est considérée plus globalement comme un terrain favorable à d’autres maladies. Elle a notamment amené de nombreux éleveurs laitiers à perdre tout ou partie de leurs investissements en raison du manque de productivité de leur élevage laitier. Incapables de répondre aux seuils de productivité, certains d’entre eux ont mis la clef sous la porte.
La décision rendue publique ce 28 janvier « annule l’arrêté litigieux », du 25 mars 2013. Le juge administratif considère qu’« aucune disposition législative ou réglementaire, n’habilitait le préfet de La Réunion à déroger aux dispositions de l’arrêté interministériel de 1990 qui prévoit la mise en oeuvre d’un dépistage systématique des bovins » en France.
Problème, ce qui était valable sur le territoire national et même dans tout le marché économique européen, n’a jamais été respecté dans notre département. Les campagnes de prophylaxie y ont été jugées inutiles, faisant de notre territoire une exception en Europe.
Abattage systématique des cas suspects… en métropole
L’arrêté du 31 décembre 1990 prévoit pourtant que la prophylaxie de la leucose bovine enzootique est « obligatoire sur l’ensemble du territoire national à l’égard de tous les cheptels bovins et s’applique dans tous les lieux de séjour, de rassemblement ou d’accès fréquentés par les animaux de l’espèce bovine. »
La prophylaxie drastique menée sur le territoire national a amené à une quasi disparition du virus dans les élevages.
Il faut pour cela considérer que l’article 15 du même texte ordonnait qu’il soit procédé à « l’abattage » dans un « délai maximum d’un mois » des animaux déclarés comme porteurs de la maladie.
A La Réunion, les cheptels laitiers sont contaminés à 70 %.