Revenir à la rubrique : Faits divers

Le tribunal annule l’arrêté du préfet sur le dépistage « facultatif » de la leucose bovine

L'association de défense des agriculteurs de La Réunion (ADEFAR) vient de frapper fort. Les dispositions prises par le représentant de l'Etat en 2013 sont entachées d'un "excès de pouvoir", considère le tribunal.

Ecrit par LG – le lundi 02 février 2015 à 18H55

Le tribunal administratif de Saint-Denis a donné raison à l’ADEFAR qui avait formulé un recours contre  l’arrêté préfectoral du 25 mars 2013 par lequel le préfet de La Réunion prévoyait un dépistage « facultatif » de la leucose bovine enzootique dans le département. Une mesure contestée au vu de l’état sanitaire déjà dégradé du cheptel réunionnais.

La leucose est une maladie d’origine virale, non transmissible à l’homme, mais inscrite sur la liste des maladies réputées contagieuses. Le virus infecte principalement les animaux de plus de 2 ans, avec un pic d’incidence entre 5 et 8 ans.

Les symptômes sont variés : apparition de plaques urticaires, formation de tumeurs, inappétence ou encore troubles respiratoires débouchant inexorablement sur la mort en quelques semaines.

Une baisse de productivité avérée

Dans les articles scientifiques concernant cette maladie, il est indiqué que sous sa forme inapparente reconnue sérologiquement, elle provoque des troubles dans l’élevage se traduisant surtout par une baisse de la production lactée.

La leucose est considérée plus globalement comme un terrain favorable à d’autres maladies. Elle a notamment amené de nombreux éleveurs laitiers à perdre tout ou partie de leurs investissements en raison du manque de productivité de leur élevage laitier. Incapables de répondre aux seuils de productivité, certains d’entre eux ont mis la clef sous la porte.

La décision rendue publique ce 28 janvier « annule l’arrêté litigieux », du 25 mars 2013. Le juge administratif considère qu’« aucune disposition législative ou réglementaire, n’habilitait le préfet de La Réunion à déroger aux dispositions de l’arrêté interministériel de 1990 qui prévoit la mise en oeuvre d’un dépistage systématique des bovins » en France.

Problème, ce qui était valable sur le territoire national  et même dans tout le marché économique européen, n’a jamais été respecté dans notre département. Les campagnes de prophylaxie y ont été jugées inutiles, faisant de notre territoire une exception en Europe.

Abattage systématique des cas suspects… en métropole

L’arrêté du 31 décembre 1990 prévoit pourtant que la prophylaxie de la leucose bovine enzootique est « obligatoire sur l’ensemble du territoire national à l’égard de tous les cheptels bovins et s’applique dans tous les lieux de séjour, de rassemblement ou d’accès fréquentés par les animaux de l’espèce bovine. »

La prophylaxie drastique menée sur le territoire national a amené à une quasi disparition du virus dans les élevages.

Il faut pour cela considérer que l’article 15 du même texte ordonnait qu’il soit procédé à « l’abattage » dans un « délai maximum d’un mois » des animaux déclarés comme porteurs de la maladie.

A La Réunion, les cheptels laitiers sont contaminés à 70 %.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Agression du personnel pénitentiaire au Port : Le détenu voit rouge suite à la confiscation d’un plant de tomates

Julien L., détenu au centre pénitentiaire du Port, a reçu 30 jours de cachot pour avoir agressé des surveillants le 11 avril lors d’une inspection de cellule où son plant de tomates a été confisqué. Il a jeté une bouteille en verre et utilisé une casserole comme arme contre le personnel d’intervention. Suite à cet incident, qui a nécessité neuf personnes pour le maitriser, il a été condamné à huit mois supplémentaires de prison par le tribunal correctionnel.

Coup de folie dans un restaurant de St-Denis : L’individu armé n’avait pas toute sa tête

Noor-Mohamed M., souffrant de troubles psychiques, a provoqué un incident violent dans un restaurant à Saint-Denis, menaçant des clients avec un couteau et une matraque télescopique. L’altercation s’est poursuivie jusqu’à ce que la sécurité intervienne et que la police l’arrête en état d’agitation extrême. Diagnostiqué avec plusieurs troubles mentaux, il a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis probatoire, et doit suivre des soins obligatoires.

Accident mortel à Saint-Joseph : Le conducteur placé sous contrôle judiciaire

Le conducteur est soupçonné d’avoir provoqué un accident mortel dimanche matin à Saint-Joseph. Dans un premier temps, une femme s’était dénoncée, mais les investigations ont fait douter les enquêteurs qui pensent qu’elle a tenté de couvrir son fils. Ce dernier a été placé en garde à vue et déféré ce mercredi après-midi au tribunal. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

St-André : En incendiant un véhicule, il met le feu à un immeuble

Guillaume R., 33 ans, a mis le feu à la voiture dans laquelle il avait élu domicile, entraînant l’incendie de deux autres véhicules et la propagation du feu à un immeuble voisin. Après avoir avoué « bêtement » son geste aux policiers, il a été jugé et condamné à 18 mois de prison pour incendie volontaire, malgré des antécédents psychiatriques et des troubles exacerbés par la consommation de substances.