Comment se porte la loi de 2005 sur le handicap ? Dix ans après sa promulgation, les acteurs associatifs expriment leur lassitude, tant sur le plan national que local.
Lassitude de constater que l’échéance des dix ans pour la mise aux normes de l’accessibilité des espaces publics et des bâtiments a été repoussée sans calendrier précis.
Dans l’île, saluons l’initiative de l’association MAOTEO, la Maison d’accueil occupationnel temporaire éducatif de l’ouest. Portée par l’engagement d’Alexandre Bodzen, elle a entrepris un tour de l’île un peu spécial.
« Depuis le jeudi 5 février, nous avons entamé ce tour de l’île afin de questionner des personnes en situation de handicap. L’objectif étant de faire remonter leur témoignage », indique-t-il, accompagné ce mercredi sur le front de mer de Saint-Paul par d’autres associations oeuvrant sur cette thématique (La Voix d’Or de Philippe Régnier, Ptit Coeur d’Aurélien Centon ou encore le Collectif citoyen handicap de Frédéric Dorla).
Il reviendra à l’association, à compter de maintenant puisque le tour de l’île s’est achevé ce mercredi à Saint-Paul, de « relever toutes les imperfections de la loi » pour corriger le tir. Des récurrences dans les témoignages offrent une première lecture des attentes de ce public.
L’accessibilité des bâtiments évidemment, le transport, « la MDPH et son guichet unique qui ne fonctionne pas », sermonne Alexandre Bodzen, ou encore la question de l’emploi chez les personnes porteuses de handicap, la scolarité des petits ou le droit à la compensation.
Cette collecte d’information de ceux qui vivent au quotidien tous ces obstacles ne s’arrête pas au côté visible du handicap car comme le suggère le bénévole, « souvent on croit que le handicap c’est le fauteuil roulant mais il y a des handicaps visuels, cognitifs, les handicaps que l’on ne voit pas, ou encore les difficultés des personnes âgées« .
La synthèse de toutes ces tranches de vie sera transmise aux parlementaires de La Réunion. « Nous visons ceux qui peuvent changer la loi », ajuste le secrétaire général de la MAOTEO. Les associations programment déjà de faire vivre cette initiative originale en veillant, toujours sous l’égide d’un collectif, à ce que les promesses de la loi soient enfin tenues dans les temps.
Alexandre Bodzen estime à moins de 25-30% le nombre de bâtiments et de voiries réellement accessibles aux personnes en situation de handicap.