Au 1er janvier 2013, 50 500 établissements exercent dans des activités marchandes non agricoles et constituent le tissu productif réunionnais. Leur nombre augmente de 4,3 % en moyenne chaque année entre les 1er janvier 2008 et 2013. Cette progression place La Réunion parmi les régions françaises où le nombre d’établissements augmente le plus vite.
Cette forte croissance s’explique en partie par le développement des installations d’unités photovoltaïques en fin de décennie 2000. Le nombre d’établissements dans le secteur de l’énergie a ainsi été multiplié par sept sur la période. Hors énergie, le tissu productif progresse de 3,7 % par an, à un niveau proche de la moyenne des régions françaises (+ 3,5 %).
À La Réunion, le nombre d’établissements augmente plus rapidement dans les activités immobilières et dans l’hébergement et la restauration (respectivement + 7 % et + 6 % par an). Les secteurs des transports et entreposage et de la construction progressent plus modérément (respectivement + 1 % et + 2 %).
Fort renouvellement du tissu productif
La croissance du tissu productif s’accompagne d’un important renouvellement des établissements. De 2008 à 2013, 8 300 établissements ont été créés en moyenne chaque année, 6 400 ont arrêté leur activité et 1 800 ont changé de localisation. Avec ces différents mouvements, 22,4 % des établissements sont nouveaux et 18,2 % disparaissent.
Ainsi, 41 % du tissu productif réunionnais se renouvelle chaque année, soit trois points de plus qu’en France métropolitaine (38 %). Ce taux de renouvellement a gagné 8 points en métropole par rapport à la période 2003-2007 alors qu’il a peu évolué à La Réunion (+ 1 point), en raison notamment du faible succès du statut d’auto-entrepreneur.
Le renouvellement est plus faible dans la région Nord de l’île (37,2 %) et dans la moyenne dans l’Est malgré une forte progression du nombre d’établissements (+ 5,8 % par an).
Un tiers des emplois salariés sont réalloués chaque année
Ce renouvellement des établissements entraîne de forts mouvements d’emplois. Par le jeu des créations et cessations d’établissements et de la croissance ou du déclin des établissements pérennes, 34 % des emplois salariés sont réalloués chaque année entre 2008 et 2013 contre 28 % en France. En moyenne chaque année, les créations, reprises et emménagements d’établissements permettent la création de 7 250 emplois.
Parallèlement, les disparitions, cessions et déménagements d’établissements entraînent la suppression de 7 240 emplois par an. Parmi les établissements pérennes, ceux en croissance génèrent 11 700 emplois supplémentaires mais ceux en déclin perdent 11 400 salariés. L’ampleur de la réallocation d’emplois est cependant très variable d’un secteur d’activité à l’autre.
La construction perd 1 300 emplois par an
Après une période faste entre 2003 et 2007 avec plus de 1 500 salariés supplémentaires chaque année, la construction perd près de 1 300 emplois par an entre 2008 et 2013. La fin des grands chantiers et les modifications du régime de défiscalisation ont particulièrement marqué le secteur et ont également pénalisé le secteur de la fabrication d’autres produits industriels. Néanmoins, le tissu productif réunionnais gagne chaque année 300 emplois entre 2008 et 2013.
À La Réunion, les entrées / sorties d’établissement ne créent pas d’emploi ; les créations nettes résultent de l’évolution de l’emploi dans les établissements pérennes. L’action sociale (+ 500 emplois par an) et l’enseignement (+ 250 emplois) ont le plus progressé.
De même, l’hébergement et la restauration ont généré environ 200 emplois salariés supplémentaires chaque année, les créations d’établissements ayant été plus nombreuses dans ce secteur que les fermetures.
Note:
L’étude porte sur les établissements ayant une activité principale marchande dans l’industrie, la construction, le commerce ou les services, à l’exclusion de l’agriculture. Un établissement produit des biens ou des services : ce peut être une usine, une boulangerie, un magasin de vêtements, un des hôtels d’une chaîne hôtelière, la « boutique » d’un réparateur de matériel informatique, etc. Ils dépendent juridiquement de l’entreprise mais une entreprise peut avoir plusieurs établissements