La situation financière des entreprises de transport, surtout les petites et moyennes structures, a été fragilisée par les hausses successives de carburant et un contexte économique difficile. C’est un fait.
Toutefois, l’actuelle mauvaise santé de l’économie et les multiples augmentations de carburant n’expliquent pas à elles seules les difficultés économiques d’un grand nombre d’entreprises de transport.
Il y a, d’une part, la concurrence sans merci que se livrent les professionnels de certaines activités: les terrassiers et les transporteurs d’agrégats et de marchandises. Car l’annulation de plusieurs chantiers, le Zénith, la Rocade Sud, l’Hippodrome et le Pole océan, a restreint le marché.
L’achèvement de la route des Tamarins et le retard pris dans le calendrier de la route du Littoral, ont ajouté à la concurrence sauvage qui règne au sein de l’activité.
“Pour faire travailler leurs camions, certains terrassiers n’hésitent pas à faire du transport de marchandises”, indique François Rodier, président du Syndicat réunionnais de transport de marchandises.
Ce constat met en exergue un autre aspect qui a conduit à la difficile situation d’un grand nombre de transporteurs : le suréquipement en matériel. Car, ces professionnels de la route ont investi dans la perspective de la construction de la route du Littoral et du Tram-train.
“Par le jeu de la défiscalisation et le protocole très souple et très conciliant des maisons de crédit, acheter un camion n’exige aucun apport financier, et la première traite est payable à deux mois”, explique François Rodier.
Ce dispositif a déclenché une frénésie d’acquisition, mais aussi d’impayés. “Certains transporteurs ont jusqu’à dix traites de 2 000 euros, à payer, et aujourd’hui des retards de douze mois”.
Voilà une partie de l’explication de la manifestation des transporteurs…