Le sapin de Noël péi a souffert cette année. Le cryptoméria, cette espèce de conifère originaire du Japon, a manqué d’eau pour produire de beaux spécimens dont la cime est généralement utilisée en sapin pour Noël.
Cette année, l’ONF a dû composer avec une sécheresse redoutable, y compris entre 900 et 1.800 mètres, l’altitude préférée des cryptomérias. Résultat : l’ONF n’a pas pu gâter les établissements publics à qui l’office donne généreusement chaque année un sapin de Noël.
Une fois abattu, c’est en effet la cime des cryptomérias – inexploitable – qui est valorisée en sapins de Noël. « On n’a pas pu en donner cette année. Chaque année, nous en offrons aux hôpitaux, crèches, écoles », rappelle un agent de l’ONF. Du fait d’un déficit de pluviométrie, « nous n’avons pas eu de ressource en sapin. Aucune coupe n’était programmée pour cette fin d’année », constate-t-il. Habituellement, ce sont 300 cryptomérias qui sont tronçonnés à pareille période.
S’ajoute à cela l’accès au massif de la Plaine d’Affouches dont l’accès était rendu impossible, car interdit en raison du risque de chute de pierres.
Il faut aussi savoir que le cryptoméria est de plus en plus remplacé dans nos forêts par les bois de couleurs. La raison est louable: le retour à une biodiversité originelle dans les massifs réunionnais.
« La tendance est de recréer la forêt d’antan », indique cet agent de l’Office National des Forêts. Le dilemme est pourtant posé. Introduit à la fin du 19e siècle dans l’île, le crypto’ a été choisi pour sa grande adaptation aux sols volcaniques mais aussi face aux vents cycloniques. Sur le plan de la valorisation, cette essence demeure très sollicitée par les artisans sur le marché local du bois. 10.000 m3 de grumes sont ainsi valorisés par an.